* La question de linadéquation est toujours existante. Des efforts sont certes consentis tels la mise en place des licences professionnelles au sein de lUniversité mais des efforts supplémentaires restent encore nécessaires. * Le projet de loi sur la perte demploi a reçu laval de lensemble des partenaires socio-économiques lors du dernier round du dialogue social. Maintenant, il est inscrit à lordre du jour du Conseil dAdministration de la CNSS, qui compte en débattre le 17 de ce mois. * Point de vue de Jamal Aghmani, ministre de lEmploi et de la Formation professionnelle. - Finances News Hebdo : Le Conseil de gouvernement a adopté jeudi dernier un plan de relance pour venir en aide aux entreprises qui éprouvent aujourdhui des signes dessoufflement. Quelle place occupe le problème de lemploi, sachant que des licenciements massifs ont eu lieu récemment ? - Jamal Aghmani : Assurément, il y avait des réunions avec les associations des secteurs qui connaissent aujourdhui des difficultés, à savoir lAmith et lAmica pour déventuelles concertations sur les mesures à prendre pour contrecarrer les effets de la crise. Il faut bien préciser que la crise nexiste pas au sein des entreprises, mais provient surtout de lextérieur. Dans les mesures durgence, ou le plan de relance pour le secteur du textile-habillement par exemple, leffort de lEtat va cibler les sociétés exportatrices qui respectent un certain nombre de critères. Il faut que lentreprise soit citoyenne, paie ses cotisations sociales et, donc, quelle soit en situation régulière avec la CNSS, de même quavec le Fisc et cela, en concertation avec les professionnels. LEtat prendra en charge les cotisations patronales (20% de la masse salariale) à condition que ces entreprises maintiennent leurs effectifs. De même quil y a le fonds de garantie de lEtat, qui sest élevé à 65% pour les textiliens, et un plan daccompagnement pour prospecter dautres marchés. Si vous dites quil y a eu des licenciements dans le secteur du textile-habillement, je ne pense pas que ce soit dans les entreprises orientées vers lexport. Daprès les données dont nous disposons au ministère de lEmploi, on na pas enregistré de licenciements massifs, sachant que ces entreprises veulent garder leurs salariés parce que toute crise est, je pense et je le souhaite, passagère. Et le plan mis en place par lEtat, cest laccompagnement de six mois. - F. N. H. : Mais quen est-il pour les entreprises qui ont mis la clé sous le paillasson et dont les ouvriers se sont retrouvés du jour au lendemain sans fonds de chômage ? - J. A. : En fait, il ne sagit pas dun fonds de chômage. Il y avait un ancien projet de loi de perte demploi. Le ministère de lEmploi et de la Formation professionnelle avait repris ce projet, et maintenant, on a une nouvelle vision de la mise en place de ce fonds qui consiste à indemniser louvrier ou louvrière pendant six mois et la CNSS garde ses allocations familiales ainsi que lAMO. Il bénéficie également de laccompagnement de lANAPEC pour une insertion dans le marché du travail. Ce projet-là a reçu laval de lensemble des partenaires socio-économiques lors du dernier round du dialogue social. Maintenant, il est inscrit à lordre du jour du Conseil dAdministration de la CNSS et on compte en débattre le 17 de ce mois. - F. N. H. : En dehors du plan de relance, quelles ont été les dispositions fiscales les plus pertinentes prises en faveur de lemploi dans la Loi de Finances 2009 ? - J. A. : Je dirai, la décision de faire ouvrir le programme Moukawalati. Dans la Loi de Finances, je citerai le soutien des mesures pour lemploi, tel que le fonds de la promotion de lemploi dont on dispose pour les différentes initiatives en la matière. Je dirais même le budget de lANAPEC a augmenté afin de répondre à la commande gouvernementale qui vise linsertion de 230.000 jeunes à lhorizon 2012, et ce dans les nouveaux contrats qui seront signés incessamment entre lEtat et lANAPEC, que ce soit pour le programme Taahil Moukawalati ou Idmaj. - F. N. H. : Le taux de chômage au Maroc donne lieu à une véritable polémique. Daucuns estiment que son mode de calcul est biaisé et donc ne reflète nullement la réalité. Que répondez-vous à cela, monsieur le ministre ? - J. A. : Lors des derniers chiffres de lemploi publiés par le HCP, le taux de chômage sest maintenu à 9,6% pour lannée 2008, sachant quau cours du deuxième trimestre de lannée passée, nous étions à 9,1%. Alors, si on prétend quil sagit dun taux biaisé, il ne faut surtout pas oublier quil sagit de la même source qui avait, à un certain moment, fourni un taux de 14%, voire plus. Pour le mode de calcul, je vous signale quil sagit dun mode qui est approuvé par le Bureau International du Travail. Il sagit aussi dun calcul qui est appliqué par tous les pays du monde et pas uniquement par le nôtre. Aussi, les résultats du HCP sont-ils utilisés par tout le monde. - F. N. H. : Linadéquation formation-emploi se pose toujours avec acuité. Quelles sont les mesures à prendre pour équilibrer cette équation ? - J. A. : Certaines filières continuent à faire sortir des jeunes difficilement insérables dans le marché de lemploi. Par contre, dans certaines filières, nous affichons un énorme besoin de postes demploi. Cest pour cela quon a mis le plan durgence de la formation professionnelle ayant pour leitmotiv daméliorer le rendement de lappareil de formation professionnelle, afin de répondre aux besoins des secteurs émergents aujourdhui dans notre pays. Dans les différentes composantes du programme Emergence, nous avons besoin de mettre en place un institut dédié aux métiers de laéronautique, de lautomobile, de lagroalimentaire, des NTIC ou à dautres secteurs qui, aujourdhui, ont besoin de profils adaptés. Actuellement, nous avons mis en place un système de financement de formation auprès des entreprises. Donc, les entreprises qui ont besoin dembaucher peuvent désormais bénéficier, jusquen 2015, dun fonds de lEtat de 2,5 mds de DH. Cest pour vous dire que malgré tous les efforts qui ont été consentis afin daméliorer la qualité du système de formation tant professionnel quacadémique, linadéquation reste encore à lordre du jour. Je peux aussi dire quil faut une ouverture de lUniversité marocaine au monde du travail. Il y a des efforts qui sont consentis aujourdhui, tels que la mise en place des licences professionnelles au sein de lUniversité Cest un début certes, mais je dirai quil faudrait encore plus defforts. - F. N. H. : Quelles sont les perspectives de votre département pour 2009 ? - J. A. : Lannée 2009 sera difficile, mais cest aussi une année dopportunités pour le pays. Certains secteurs dactivités vont ressentir plus de difficultés que dautres. Je pense quavec les pluies que nous avons eues, et ce malgré les inondations, le taux de chômage en milieu rural connaîtrait une amélioration et compenserait ce que nous pouvons perdre en milieu urbain. Je dirais que ça sera une opportunité pour le Maroc si on maintenait tous les projets qui sont inscrits dans la Loi de Finances et tous les projets structurants. Je cite, à cet effet, le plan Azur, les plates-formes industrielles, Tanger-Med, les zones off-shore