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Abdelkrim Ghattas, la discrétion d’un peintre
Publié dans Finances news le 11 - 12 - 2008

Il est sociable, raffiné et très modeste. Et pourtant, Abdelkrim Ghattas est l’un des peintres contemporains les plus représentatifs du Maroc. Mais il reste discret, préférant la compagnie de la toile aux soirées mondaines et choisissant de fréquenter son cercle d’amis intimes plutôt que de s’étaler sur la presse.
Ou encore passer du temps avec sa famille ici, à Casablanca, la ville qui l’a vu naître un 8 avril 1945. Très tôt, son talent prendra le pas sur ses autres passions et c’est ainsi qu’il décide de laisser libre cours à cette passion qui le conduira en 1964 à l’Ecole des Beaux Arts de la cité de Sidi Allal Al Quarouani. La peinture deviendra pour cet artiste un mode d’expression où il exprime ses états d’âme, sa révolte, son bonheur et ses sentiments.
Artiste peintre figuratif, Abdelkrim Ghattas est imprévisible, en ce sens qu’ il ne peut résister à cette envie de peindre qui le prend en un clin d’œil. Comme ce fut le cas, un jour qu’il rendait visite à un de ses «éternels» amis qui venait de déménager. Abdelkrim Ghattas s’immobilise devant un mur, et comme entré en transe, il demande à son ami de lui ramener des manches à balai. Et c’est ainsi qu’au bout de quelques heures, il réalise une fresque murale, belle et intrigante, sous l’œil ébloui de ses amis.
L’année 1968 va marquer un tournant dans la vie de l’artiste peintre qui s’envole pour Paris pour y passer 4 années de sa vie : il fréquentera l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de la ville-lumière. Abdelkrim Ghattas y découvrira un tout autre univers des arts et de la peinture. C’est là qu’il forgera davantage son talent d’artiste et se fera vite connaître dans le monde des arts grâce notamment à l’exposition internationale qu’il organise en 1970 au Musée d’Arts Modernes à Paris. Ou encore celle organisée à Marly-le-Roy, Nice… Et en 1972, son exposition au Centre Culturel Ibn Badis en France sera la dernière avant son retour définitif au Maroc. Avec son esprit bohême, il aurait pu rester à Paris, n’eut été ce besoin de regagner sa terre natale et sa mère. Depuis 1972, Abdelkrim Ghattas enseigne à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de sa ville natale. Membre de l’Association Marocaine des Arts Plastiques (A.M.A.P.), il participe, depuis 1974, à de nombreuses activités culturelles et artistiques en réalisant notamment des toiles de fond à l’occasion des fêtes nationales, des fresques murales à Asilah, Agadir, Casablanca et Salé. Il fait partie d’une poignée d’artistes peintres ayant donné son essor à l’art contemporain durant ces années 70 tellement chargées en histoire et en évènements.
En 1984, son œuvre réalisée dans le cadre du film marocain «Cauchemar» lui vaudra le prix du meilleur décor dans la catégorie longs métrages, octroyé lors du deuxième Festival National du Film de Casablanca. Il participera également à des concours internationaux de sculpture sur neige aux Etats-Unis et au Canada… Il expose à Rabat, Bagdad en Irak, Chili, Algérie, Koweït … bref, une œuvre à la dimension universelle. Il amorcera une expérience inédite en 1983 à l’hôpital psychiatrique de Berrechid. La fresque fut réalisée avec le concours des patients dont le talent marquera à jamais l’artiste peintre. Un talent qui montre, en se fondant dans le monde fantastique de la peinture, cette difficulté qu’ils ont à cohabiter avec le monde réel.
Mais le plus vibrant hommage, il le rend à sa ville natale, Casablanca. Depuis son retour à ce jour, une vingtaine d’expositions ont été organisées dans la métropole économique, que ce soit dans des galeries ou des espaces ouverts, à titre individuel ou dans le cadre de l’action de l’artiste à supporter les nobles causes comme la lutte contre le Sida. C’est en 1995 que Abdelkrim Ghattas participe à une exposition collective au profit de l’ALCS à l’espace Toro à Casablanca.
Timide, réservé, il surmonte cette apparence calme et sereine pour laisser paraître son énergie débordante qui se traduit par des fresques surprenantes.
Toujours souriant, Abdelkrim Ghattas continue à nourrir le culte de la discrétion et fréquente les mêmes amis d’il y a 30 ans et plus. Des amis qui se comptent sur les doigts d’une main.
De son nom Ghattas, plongeur, Abdelkrim nous immerge dans son univers où il se joue de la couleur et de la matière de manière raffinée. Son œuvre, marquée par cet horizon et ce soleil le surplombant, a fait entrer Abdelkrim Ghattas dans les annales de l’histoire de l’art marocain par la grande porte.
«Soudain, la porte s'ouvre sur un monde farfelu et pourtant tendu qui vous happe dans son orbite. La douce folie du peintre est désormais la vôtre. La gouache que j'aimais avait un petit côté bande dessinée assez coquin qui faisait ma joie. On y apercevait des formes rondes indicibles et des couleurs épaisses et sombres. Image paternelle au demeurant fort sévère que ce mystère, évoquant à mes yeux les interdits et la censure. D'où le sourcil froncé de l'astre réprobateur en question. Combien de collections «ghattassiennes» se sont bâties sur l'insouciance prodigue de l'artiste ? On les dit fort nombreuses. Vraie cigale, ce peintre, image d'Épinal de l'artiste révolté, imprévisible et passionné, semant son oeuvre à tous vents comme la dame du Larousse, détruisant parfois ses tableaux sur un coup de tête, mais tellement doué tant pour le dessin que pour la couleur, et prolifique comme pas un», disait Taïeb Chadi de l’oeuvre d’Abdelkrim Ghattas.
Personnifiant un art à multiples facettes, son œuvre vacille entre l’identitaire et l’universel. Abdelkrim Ghattas est un artiste peintre marocain et cosmopolite !


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