* Pour contrer le désintéressement des promoteurs nationaux pour certains programmes, le ministère de tutelle lancera des appels doffres internationaux. * La FNPI, qui nest pas contre larrivée détrangers, exige cependant une égalité des chances pour loctroi des marchés. LEtat veut passer à la vitesse de croisière en matière dhabitat et durbanisme. Et pour cause, loffre existante narrive pas à suivre la demande. Un déficit de plus dun million dunités quil faut combler dans les années à venir est enregistré. Pour ce faire, le gouvernement compte passer à un rythme de construction de 150.000 unités à partir de 2012. La population la plus ciblée demeure les personnes à revenu limité et la classe moyenne. Le département de tutelle a décidé, dans le cadre de la Loi de Finances 2009, de créer deux nouvelles villes et 11 zones urbaines. La mobilisation du foncier a été le handicap majeur pour lexpansion urbanistique. Le ministère de lHabitat et de lUrbanisme propose, dans un premier temps, 3.700 ha concernant 11 régions du Royaume pour la plupart émanant du foncier public. Cette tranche est concentrée plus particulièrement dans les zones à forte expansion démographique et urbanistique comme Rabat, Casablanca, Fès, ou Agadir et Marrakech. Pour accélérer le rythme des réalisations, le département de Taoufik Hjira devra lancer des appels doffres internationaux et faciliter les procédures pour lobtention des documents durbanisme. Les promoteurs étrangers seraient en compétition avec les nationaux, surtout pour les programmes intégrés qui comportent plusieurs lots et plusieurs types dhabitat. Le recours à des appels doffres internationaux est dicté par le désintéressement des promoteurs locaux de certains programmes sociaux comme celui des logements à 140.000 DH où Al Omrane, une entité publique, est la seule en lice. Les promoteurs turcs ou chinois sont les plus concernés et représentent des prétendants sérieux pour décrocher les marchés marocains. Etant donné quils bénéficient dun fort soutien de la part de leur gouvernement et dune grande expérience à linternational. Certaines firmes ont déjà réalisé plusieurs projets au Maroc. «La position de notre Fédération a toujours été claire là-dessus. Nous ne sommes pas contre larrivée de groupes étrangers sur le marché mais à condition quils ne bénéficient pas de plus davantages que les opérateurs locaux», a affirmé Saïd Sekkat, secrétaire général de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI). Il a précisé que «les promoteurs ne peuvent sintéresser aux marchés marocains, surtout pour le social, que sil y a des incitations de la part de lEtat. Pour tous les types de logements, les promoteurs nationaux ont montré leur compétence et certains opérateurs étrangers ont fait faillite et leur société ont été reprises par les Marocains comme cest le cas de Fadesa Maroc». Les opérateurs étrangers sont toujours confrontés à la réalité marocaine surtout en ce qui concerne la simplification des procédures. Une bureaucratie et un excès de zèle des agents administratifs génèrent des dysfonctionnements voire des blocages aux investisseurs et des délais de plus en plus handicapants. Par ailleurs, et pour renforcer loffre produit, 35 villes et centres urbains seront concernés par lexpansion urbanistique. Sur une période de cinq ans, le programme annoncé par Taoufik Hjira prévoit 28 programmes intégrés dhabitat pour un coût estimatif de 60 milliards de DH. Le secteur de lhabitat a bénéficié dune attention particulière de la part du gouvernement au titre de la Loi de Finances 2009. Le budget du ministère est en hausse de 12% pour atteindre les 2,8 Mds de DH. Pour la classe moyenne, le département de tutelle prévoit de renforcer loffre en matière de villas économiques. Lentrée en vigueur dune loi sur les typologies dhabitat permettra de bien organiser loffre dominée par le haut standing, un produit destinée à 5% de la population. Cette typologie prendra en considération lemplacement du foncier, le métrage et les matériaux de construction utilisés pour la finition. Les prix des appartements seront compris entre 500.000 et 700.000 DH. 400 ha sont déjà programmés à Casablanca dans le cadre de laménagement de lAéroport de Casa Anfa pour le moyen standing. Dans la capitale économique où le foncier fait défaut et où lEtat ne détient pas une grosse réserve foncière, les négociations sont en cours pour la transformation de certaines casernes militaires ou quartiers industriels en lotissements urbains. De nouvelles zones urbaines sont programmées, notamment à Dar Bouazza, Lahraouinne et Sidi Hajjaj dont le maître duvre nest autre que le groupe Al Omrane.