* Suite aux déclarations de Jean-René Fourtou en marge du Sial concernant le plan Emergence, Mustapha Bakkoury, président marocain du GIEFM, livre son point de vue. * Le travail du GIEFM nétant pas médiatisé, cela peut laisser penser à un ralentissement des relations de partenariat entre le Maroc et la France. Mais, en réalité, les deux parties entretiennent un contact permanent et de suivi. * Concernant loffshoring informatique, pas dessoufflement en perspective puisque le Maroc recevra, probablement début 2009, une délégation de la Fédération SYNTEC qui réunit plus de 1.250 groupes et sociétés français. Finances News Hebdo : Quelle évaluation faites-vous des déclarations de M. Jean-René Fourtou, président français du Groupe dImpulsion Economique Franco-Marocain, en marge du SIAL à Paris, à propos de la lenteur des procédures administratives au Maroc ? Mustapha Bakkoury : Je nai pas eu connaissance de ces déclarations ni comment elles ont été rapportées. Cependant, connaissant M. Fourtou, je dois dire quil a toujours été mesuré et constructif. Quant au GIEFM, lun de ses rôles est de dégager les pistes damélioration de loffre marocaine, y compris en la critiquant quand certains de ses aspects nous semblent inadéquats. F. N. H. : Lélan et lenthousiasme qua connus le GIEFM à son lancement semblent sessouffler. Partagez-vous cet avis ? M. B. : Je crois en fait que le travail du GIEFM est moins médiatisé qu'il ne l'était au début et je vais vous dire pourquoi. Le GIEFM na pas vocation de durer et il a été mis sur pied pour apporter ponctuellement une réflexion sur les relations d'affaires entre entreprises françaises et entreprises marocaines et émettre des propositions sur la meilleure façon de les accroître. Pour que notre travail soit le mieux capitalisé, nous nous sommes naturellement rapprochés des institutions qui existent et dont la mission est justement de développer ces partenariats. Nous leur avons fait partager nos préoccupations et nous avons accompagné leurs programmes daction par notre travail et notre implication. Cest le cas de la CGEM qui a dynamisé de façon remarquable, ces dernières années les relations avec la France, notamment avec le MEDEF, avec lequel le GIEFM a organisé plusieurs évènements, notamment la rencontre des hommes daffaires des deux pays, à Marrakech en octobre 2007, à loccasion de la visite du Président Sarkozy. Cest le cas également de lambassade du Maroc en France qui a mené, pendant deux ans, un programme de promotion de notre pays, Maroc-Hexagone, lequel a vu systématiquement la participation du GIEFM avec souvent la présence de M. Fourtou et de moi-même. Ceci dit, nous entretenons, M. Fourtou et moi-même, un contact permanent et suivons avec attention les évolutions que connaît le contexte des relations entre nos deux pays ainsi que les évènements auxquels nous pouvons apporter une valeur ajoutée. Nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises cette année après la visite au Maroc de la délégation menée par le Premier ministre Fillon en avril 2008 et pour laquelle le GIEFM sest fortement investi en mobilisant de nombreuses personnalités françaises et marocaines du monde des affaires. Nous nous préparons en ce moment à participer à un évènement dimportance qui se tiendra en novembre à Marrakech, Maroc Trade, et qui verra, une fois de plus, la présence de la FEEF, la Fédération des entreprises et des entrepreneurs de France et également celles de nombreuses entreprises marocaines qui auront, une fois de plus, loccasion de se rapprocher de la grande distribution française et de nouer des partenariats daffaires. Pour ce qui de loffshoring informatique et devant le succès de loffre marocaine, nous recevrons incessamment, probablement début 2009, une délégation de la Fédération SYNTEC qui, comme vous le savez, regroupe plus de 1.250 groupes et sociétés françaises spécialisés dans les domaines de l'ingénierie et des services informatiques. Par ailleurs, nous sommes en contact permanent avec tous les ministres en charge de plans de développement stratégiques et en rapport avec les secteurs sur lesquels le GIEFM sest penché : tourisme, textile et artisanat, agriculture et agroalimentaire, offshoring et sous-traitance industrielle (automobile, aéronautique, électronique, etc..). F. N. H. : Aux dernières nouvelles, la partie française est actuellement en négociations pour dupliquer le plan Emergence en Tunisie. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet et quelles en seront, éventuellement, les conséquences pour le Maroc ? M. B. : La réflexion, aujourdhui, est de faire de lespace euroméditerranéen un espace de paix et de prospérité partagées avec son corollaire évident dintégration économique. Le marché français et le marché européen, plus généralement, sont largement capables doffrir aux économies du Sud des opportunités daffaires et de développement qui seront encore mieux capitalisées en mettant en avant la cohérence et la complémentarité, notamment avec nos amis tunisiens qui contribuent à renforcer le camp francophone. F. N. H. : Quelle est votre appréciation de létat davancement du plan Emergence ? M. B. : Comme je vous le disais, loffre offshoring, que nous vendions hier, est aujourdhui une réalité avec des dispositions dappui quune circulaire du Premier ministre a fixées en mai 2007 et qui vient dêtre renforcée par la mise à disposition des investisseurs de zones dédiées telles que Casanearshore et Technopolis. À côté de lextension de ces sites, dautres zones doivent voir le jour dans de grandes villes du Royaume. Les secteurs Automobile et Aéronautique sont également à lordre du jour avec lintérêt croissant dacteurs de premier plan pour loffre marocaine, notamment autour de Tanger Med pour ce qui est de lautomobile. Cependant, je partage les préoccupations des opérateurs par rapport à la problématique des ressources humaines et je mefforce, de la place que joccupe, à favoriser toutes les initiatives qui sont menées pour accroître et améliorer la formation à destination de notre jeunesse qui sera appelée à investir tous ces secteurs davenir.