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Entretien : «Le timing de l’annonce royale n’est pas conjoncturel»
Publié dans Finances news le 09 - 10 - 2008

* Le pacte qui unit la monarchie aux Oulémas n’est pas concerné par la mutation profonde que connaît actuellement le champ religieux marocain.
* De l’avis de Aziz Chahir, chercheur au sein de l’Institut Royal des Etudes Stratégiques, la question des Fatwas est prioritaire dans la réforme de la sphère religieuse.
* Le ministère des Habous et des Affaires islamiques n’est pas l’unique acteur concerné par la réforme.
Finances News Hebdo : Pourquoi SM le Roi a-t-il choisi ce moment bien déterminé pour annoncer cette vaste réforme du champ religieux marocain?
Aziz Chahir : A mon avis, la réforme de la sphère religieuse semble répondre à un agenda royal concernant la gestion de la chose religieuse après les attentats du 16 mai 2003. Cette réforme vise un triple objectif : préserver la solidité de l’Islam «officiel» comme étant la religion de l’Etat, renforcer l’unité du rite malékite sunnite et endiguer les menaces émanant du radicalismes religieux.
Je crois que le «timing» de l’annonce récente par le Souverain de cette réforme du champ religieux n’est pas une décision conjoncturelle, mais plutôt le prolongement d’une approche stratégique. Cette entreprise s’inscrit vraisemblablement dans la continuité d’un processus de réforme cumulatif et évolutif, enclenché par le Commandeur des croyants en juillet 2004, visant la mise sur pied d’une matrice globale et multidimensionnelle à même d’assurer une régulation efficiente des affaires religieuses.
F. N. H. : Est-ce que vous pensez que la réforme du ministère des Habous et des Affaires islamiques pourrait être suffisante pour la nouvelle stratégie souhaitée?
A. C. : La nouvelle réforme annoncée tout récemment par le Commandeur des croyants ne se limite pas au ministère des Habous et des Affaires islamiques, mais elle s’inscrit dans le cadre d’une vaste stratégie de restructuration du champ religieux, lancée en 2004, impliquant aussi le Conseil supérieur des Oulémas, les Conseils régionaux des Oulémas, Dar Al Hadith Al Hassania et Rabitat Al Mohamadia.
A mon avis, cette stratégie s’inspire de la théorie de l’«intégration du champ religieux» émanant d’un lien direct et intrinsèque du «Imam al-a’adam» avec le champ religieux. L’objectif principal d’une telle doctrine étant d’intégrer la sphère religieuse dans l'espace institutionnel. Cela explique pourquoi les institutions religieuses sont soumises à des textes de loi sous forme de Dahirs.
F. N. H. : La question des fatwas, qui a refait surface à ces derniers temps, serait-elle l'un des buts ultimes de la nouvelle réforme laquelle préconise la restauration de l'autorité spirituelle de ce qu'on pourrait appeler l' «élite» religieuse au Maroc?
A. C. : Je crois que la question des Fatwas est prioritaire dans la réforme de la sphère religieuse. A l’ère de la mondialisation de l’information, les Marocains accèdent plus facilement à des Fatwas, provenant surtout du Moyen-Orient, qui sont parfois contraires à l’esprit du rite malékite. Dans un effort d’uniformisation de la jurisprudence religieuse, le Royaume décide alors de créer, en juillet 2005, l’Instance scientifique de la Fatwa afin de limiter les interprétations individuelles de la religion et garantir l’intérêt général des populations notamment. Le rôle des Oulémas, à ce niveau, devrait répondre en principe à une politique religieuse de «proximité».
F. N. H. : La consolidation du dispositif réglementaire qui organise les mosquées est également dans la ligne de mire avec une réforme fiscale qui veut favoriser la construction de nouvelles mosquées. Est-ce que cette mesure serait efficace?
A. C. : Il me semble que le dispositif réglementaire des mosquées traduit la volonté de la Commanderie des Croyants de garantir l’encadrement religieux des Imams, et partant, des populations. Cela s’est traduit notamment par la mise en œuvre de programmes de formation d’Imams et de Mourchidates, l’introduction de la télédiffusion au sein des mosquées, la publication du «Guide de l’Imam et du Khatib», etc.
La construction de nouvelles mosquées, grâce à une réforme fiscale, aurait pour objectif principal de contrecarrer les entreprises individuelles parfois «suspectes» de construire des mosquées qui serviraient à diffuser des discours religieux radicaux ou minoritaires notamment. Cette mesure pourrait aboutir, à condition que les pouvoirs publics veillent au respect des lois et assurent un contrôle vigoureux des fonds alloués à la construction de nouvelles mosquées.
F. N. H. : Le pacte qui unit la monarchie aux Oulémas du Maroc est- il en train de connaître de profonds changements?
A. C. : Je ne crois pas que le pacte qui unit la monarchie aux Oulémas soit en train de subir des changements de fond. Le Commandeur des croyants, faut-il le rappeler, intervient pour réformer le champ religieux en sa qualité de «Nadhir A’dam», c’est-à-dire responsable de l'ensemble des Habous et «Grand imam» dans sa relation au corps des Oulémas et des Imams du Royaume.
Le changement notoire, à mon avis, est vraisemblablement l’implication de la femme dans le champ religieux à travers la désignation d’une femme au Conseil supérieur des Oulémas et près d’une dizaine de femmes aux Conseils régionaux des Oulémas. L’introduction de l’approche «genre» au sein de la plus haute institution religieuse du Royaume pourrait être considérée comme une «innovation moderniste» dans la jurisprudence islamique au Maroc ayant été précédée par l’implication des Mourchidates dans l’action religieuse.


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