* Les économies des pays de lUE, et à leur tête la France, lEspagne et lItalie, sinstallent dans la récession. * Ces trois pays accueillent 50% des MRE, assurent une bonne partie des échanges extérieurs du pays et sont les principaux marchés émetteurs de touristes à destination du Maroc. * La crise peut avoir des effets néfastes sur les transferts des MRE, le tourisme, les investissements et la demande des pays européens. Mais elle pourrait toutefois accélérer la délocalisation de certaines activités vers le pays. Le Maroc reste épargné par la crise financière internationale. Mais sera-t-il indemne des ondes de choc de la crise économique qui secoue ses principaux partenaires ? LUnion européenne et surtout la France, lEspagne et lItalie avec qui le Maroc réalise lessentiel de ces échanges extérieurs, traversent une véritable récession. La crise est visible au niveau de la croissance qui est quasi nulle ou qui peut être négative. Ces trois pays accueillent près de 50% de nos MRE, assurent 50% de nos exportations et arrivent en tête des marchés émetteurs de touristes à destination du Maroc. Limpact de la crise sera-t-il perceptible au Maroc ? «ll y aurait certainement un effet sur le Maroc. Mais plus la crise perdurera plus leffet sera imminent», a affirmé Youssef Oubouali, professeur universitaire. Il a toutefois nuancé en précisant que «la crise en Europe peut avoir des effets néfastes sur certains secteurs au Maroc comme le tourisme ou les transferts des MRE mais elle peut, par ailleurs, accélérer la délocalisation de certaines activités (notamment industrielles) vers le Maroc pour cause de compétitivité des coûts». En cette période de marasme économique, le spectre du chômage et des licenciements en masse se pose avec acuité. Déjà le nombre de demandeurs demploi a considérablement augmenté. Le niveau du chômage a commencé à se creuser et la population des MRE nest pas épargnée. En Espagne, il y a plus de 200.000 pertes demplois qui sont prévues pour cause de baisse dactivité ou de récession. Les Marocains, deuxième communauté étrangère du pays, sont fortement concernés. Les différentes incitations financières de retour au pays semblent ne pas séduire ces immigrés. Le resserrement des crédits des banques européennes pour faire face à la crise financière devrait avoir un impact négatif sur linvestissement des entreprises européennes à létranger. La crise financière internationale a montré une interaction entre la sphère financière et la sphère réelle. La nouvelle réglementation bancaire concerne tous les intervenants du secteur car il s'agit d'une crise de liquidités qui se traduit par un rationnement des prêts aux entreprises et une contraction des marchés de crédits. Pour ce qui est des programmes dinvestissement existants ils seront respectés. Renault, qui envisage un vaste programme de suppression demplois en Europe, maintient son grand projet dinvestissement à Tanger Med. Le constructeur automobile français table sur une reprise à partir de fin 2009 ou durant lannée 2010. Pour ce qui est de la Bourse de Casablanca, la sévère correction durant le mois de septembre et la régression enregistrées depuis le mois de mars 2008 nont pas totalement entamé la confiance des investisseurs dans le marché. Awaleed Al Fehaid, directeur général du Consortium maroco-koweitien de développement (CMKD) qui gère le fonds dinvestissement Ajial, a expliqué lors dun récent point de presse que «son organisme a beaucoup investi dans la BVC durant la fin des années 90 lorsque le marché passait par des périodes creuses», et dajouter qu «actuellement le temps nous a donné raison et on va continuer dans notre politique».