Sur une place casablancaise terne, l'Indice Général continue à laisser des plumes. Pour la période allant du 16 au 22 février, l'IGB a encore accusé une contre-performance de 1,8% en passant de 755,75 à 742 points, soit une perte nette de 13 points, rame La Bourse de Casablanca tergiverse de plus en plus. Le marché reste pour le moment sans relief aucun. En l'absence d'une stratégie claire sur le marché financier, la suspicion, voire l'inquiétude, s'installe insidieusement et commence à prendre racine. La prudence quasi outrancière des investisseurs reste sans aucun doute légitimée par le manque de visibilité qui caractérise la place. Devant cette passivité collective, l'on se demande jusqu'où le trend baissier mènera-t-il la Bourse ? Il y a de quoi s'interroger, d'autant que des multiples concertations tenues entre le Trésor, l'Association des Sociétés Gestionnaires de Fonds d'Investissement (ASFIM) et l'Association Professionnelle des Sociétés de Bourse (APSB), rien de concret n'est encore arrêté. Ce qui reste certain, c'est qu'à vue d'homme, on ne voit pas comment la place pourrait se ressaisir sans qu'il y ait réellement des signaux forts venant des autorités compétentes. Il est donc clair qu'en ces lieux, une reprise de l'Indice ne reste ni tributaire d'un heureux hasard, encore moins d'un deus ex machina. Ceux qui le croient le sauront à leurs dépends. Il suffit de se référer à "l'ambiance " qui existe sur la place depuis le début de l'année pour s'en convaincre. Semaine après semaine, l'Indice Général conforte sa tendance baissière. Atteindra-t-il la barre fatidique des 700 points ? A ce rythme, cette hypothèse ne paraît pas illusoire, d'autant qu'au 22 février l'IGB a enregistré une performance annuelle de -4,5% à 742 points, soit une perte de 35 points en seulement deux mois. Côté volume également, ce n'est pas la joie, même si l'on a observé durant la semaine écoulée une légère amélioration des transactions qui se sont élevées à 332 MDH, répartis essentiellement entre les portefeuilles (46%) et les valeurs bancaires qui ont glané 29%. Globalement, et c'est la caractéristique principale de la place casablancaise, ce sont les grandes capitalisations (ONA, BMCE, Wafabank...) qui ont fait le marché. Sur le marché central, l'ONA a été le titre-phare puisque 57.492 actions y ont transité, contre 36.242 actions BMCE et 20.624 actions Sonasid. Quant au marché de blocs, il aura été en revanche particulièrement animée. A l'origine de cette " effervescence ", la valeur Sonasid dont 4% du capital, représentant 312.000 actions, est passé lors de la séance du 17 février sur ce compartiment en deux contrats au cours de 569 DH, soit une décote de pratiquement 1,9% par rapport au cours de clôture. Il s'agirait d'une opération d'aller-retour. Par ailleurs, les plus fortes baisses de la semaine ont concerné Les Brasseries du Maroc dont le cours de l'action a varié de -8,41% et CIH (-7%). Côté performances annuelles, Alcatel fait cavalier seul avec une progression de 26%, suivi de Financière Diwan en passe d'être radié (13%) et Auto-Hall (6%). Quoi qu'il en soit, compte tenu du retard accusé par le processus de privatisation, les yeux et les espoirs restent braqués sur les résultats annuels 1999. Peut-être que le sursaut d'orgueil viendra de là... si toutefois il n'y a pas de lapin. Entendez que les prévisions soient conformes aux résultats !