* La réalisation de nouveaux investissements dans le «Plan vert » nécessite un budget de 10 Mds DH par an. * La mise en place dune fiscalité environnementale pourrait mobiliser des ressources pour le financement de ce plan. * Le principe nest pas de taxer plus, mais de mieux taxer. Afin de positionner le secteur agricole en tant que levier de croissance, le ministère de lAgriculture a mis en place une stratégie baptisée «Plan Maroc Vert» axée notamment sur la suppression des disparités entre lagriculture moderne et celle dite traditionnelle; la modernisation du secteur à travers la réalisation de nouveaux investissements atteignant la barre des 10 Mds DH par an; la mobilisation de toutes les filières agricoles; le développement de la gestion rationnelle de leau et la modernisation de la distribution commerciale accompagnée dune ouverture à linternational. En termes économiques, le secteur représente 15 à 20% du PIB national. Il se veut aussi une source demplois majeure, soit 3 à 4 millions de ruraux travaillant dans le secteur agricole. Sa contribution est aussi décisive pour les grands équilibres macroéconomiques et la balance commerciale du pays. Mais le constat est aujourdhui alarmant dans la mesure où lagriculture souffre dun déficit chronique de croissance. Daprès les responsables, elle se trouve aujourdhui à la croisée des chemins, et ce dans un contexte stratégique en profonde mutation : dun côté, des potentiels de développement proprement colossaux sur les marchés nationaux et internationaux et, de lautre, un risque daccélération marquée par la pauvreté en milieu rural. Ce Plan vert devrait permettre à lhorizon 2015 lappréciation du PIB agricole, des exportations et des investissements privés, ainsi que la lutte contre la pauvreté et lamélioration du pouvoir dachat du consommateur marocain. A ce stade, le chiffrage exact des impacts à attendre du Plan vert est difficile. Néanmoins, un chiffrage préliminaire permet de dire que la mise en uvre du Plan Maroc Vert aura des impacts colossaux en termes de croissance économique, demplois des exports et de lutte contre la pauvreté dans toutes les régions. Les piliers 1 et 2 visent plus dun million dentreprises agricoles. En terme dimpact sur le PIB, on sattend à un PIB agricole supplémentaire de 70 à 100 Mds DH. Par ailleurs, le Plan vert vise à déclencher une nouvelle vague dinvestissements au niveau national avec un objectif de 10 Mds DH/ an, autour de 1.000 à 1.500 projets sur lensemble du territoire, y compris les régions périphériques. Notre pays a ainsi tout intérêt à donner une impulsion au secteur afin quil puisse tirer profit des potentialités existantes. Six forces ont été ainsi retenues pour fonder le Plan Maroc Vert ( voir www.financesnews.ma). Toutefois, ces forces devraient être accompagnées, en outre, par la réforme du foncier, la révision du volet fiscal et la réforme institutionnelle du ministère de lAgriculture. Mais en regardant de plus près, on remarque labsence de mesures fiscales incitatives pour aboutir à un Maroc vert. Dune pierre deux coups Ce plan devrait permettre à horizon 2015 lappréciation du PIB agricole, des exportations et des investissements privés, ainsi que la lutte contre la pauvreté et lamélioration du pouvoir dachat du consommateur marocain. Il aurait été plus judicieux de mettre en place des mesures fiscales en faveur de lenvironnement. De cette manière, on va aboutir à une protection de lenvironnement. On peut même pousser la réflexion plus loin en instaurant un fonds spécial dont les recettes émanant dune fiscalité environnementale pourraient contribuer au financement du Plan vert. La fiscalité verte constituerait un moyen de réorientation des décisions vers des choix plus respectueux de lenvironnement. Lobjectif nest pas de taxer plus, mais de taxer mieux. A côté de la dissuasion de certains comportements nocifs pour le développement durable, il sagit de démontrer que dautres orientations sont possibles et ne coûtent pas plus cher, au contraire. On peut citer à titre dexemple la baisse de la fiscalité sur lessence sans plomb et des carburants à basse teneur en soufre, la suppression de la TVA sur les achats des chauffe-eau solaires. Linstauration dune vignette verte, comme cest le cas sous dautres cieux, sera également très prometteuse parce quelle va permettre de réduire la pollution causée par les automobilistes. La liste nest pas exhaustive. Par ailleurs, on peut rappeler quà terme, la lutte contre la pollution et en faveur du développement de technologies vertes «rapporte» non seulement en terme de qualité de vie, mais aussi au niveau des finances collectives et individuelles.