Si plusieurs hypothèses ayant servi de base à lélaboration de la Loi de Finances 2008 se sont avérées aujourdhui factices, le gouvernement semble pourtant optimiste quant au degré dinfluence de la conjoncture internationale sur notre économie. La rationalisation des dépenses publiques, dune part, et la pesante facture de la compensation, dautre part, sont les deux exigences majeures quil sagit maintenant de juguler. Le maintien du déficit budgétaire au taux actuel de 3% saccommode en fait très mal des contraintes dune politique sociale et de celles engendrées par la conjoncture mondiale. Ces deux éléments, en effet, se dresseront comme un spectre qui pousse les finances publiques marocaines à faire dautres concessions. Cela veut dire avant tout que le processus de fragilisation des équilibres macroéconomiques pourrait davantage saccentuer au cours de cette année budgétaire, au regard notamment dune conjoncture internationale qui a biaisé toutes les hypothèses retenues pour lélaboration de la Loi de Finances 2008. A commencer par le cours du baril de lor noir qui flirte actuellement avec les 130 $ (au lieu de 75 prévus), enfonçant davantage le clou de la suspicion qui entoure la Caisse de compensation, dont le déficit sest aggravé de 17 milliards de DH supplémentaires. Le volet des dépenses publiques nautorise pas, non plus, dentrevoir des lueurs despoir réel. Les diverses augmentations de salaires vont coûter près de 16 milliards de DH. Seule la croissance attendue des recettes se présente comme un cas dexception pour les prévisions budgétaires de cette année. Néanmoins, le gouvernement soutient toujours que notre économie pourra compter sur les secteurs émergents pour doper les exportations. Et agir ainsi de manière positive face à toutes les fluctuations du marché mondial. Ce ton optimiste est certes important pour doper le moral des milieux daffaires, mais il faut savoir raison garder. Quand même !