Malgré les difficultés que connaît le secteur du crédit à la consommation, tels la baisse du TEG et le surendettement des ménages, Crédor a bien bouclé récemment son opération de lancement de bons de société de financement (BSF). Les raisons de cette ré L'opération porte sur l'émission de BSF pour une valeur totale de 300 millions de DH pour des maturités de trois et cinq ans. Le montant total des offres a été de 1,072 milliard de DH en nominal répartis entre les deux maturités (3 et 5 ans) pour des montants respectifs de 677 millions et 395,25 millions de DH. Ainsi, l'émission a été souscrite pour 3,57 fois par rapport au montant de la première tranche, et 2,68 fois par rapport au plafond du programme. Afin de rééquilibrer l'offre et la demande, Crédor, conseillé par Casablanca Finance Groupe, a recouru à la technique de l'adjudication à la hollandaise pour sélectionner les offres. Ainsi, cette méthode, régulièrement utilisée par le Trésor dans ses adjudications hebdomadaires, a été pour la première fois utilisée pour une émission privée. Les taux limites qui ont été ressortis de cette adjudication sont respectivement de 6,30% et 6,55% pour les maturités de 3 et 5 ans. Le montant nominal retenu pour la maturité de 3 ans est de 256 millions de DH et de 144 millions pour la maturité de 5 ans, ce qui place l'émission de Crédor parmi les émissions ayant affiché les spreads les moins forts par rapport aux émissions du Trésor (110). Quant aux souscripteurs, il y a lieu de signaler que les OPCVM ont monopolisé la part du lion avec un montant de souscription dépassant 65% du total offert. Cela a eu un impact favorable sur l'actif net géré par les OPCVM qui a augmenté de 1,66% avec un accroissement de l'actif net géré par les OPCVM obligataires de 2,23%. Le reliquat des souscriptions, soit 34,42%, est réparti entre les banques (13,06%) et les assurances (21,36%). Notons toutefois que la Société Centrale de Réassurance (SCR) et Al Wataniya ont figuré parmi les souscripteurs des BSF Crédor. La réussite de cette émission dans une conjoncture marquée par une hésitation des investisseurs pourrait à la fois être expliquée par la transparence qu'a affiché la société dès son introduction en Bourse, à ses méthodes de gestion basées sur une approche de minimisation du risque et plus particulièrement au mode de marketing qui a été adopté par la société lors de la présentation de cette émission. En effet, les dirigeants de Crédor ont pris l'initiative de se déplacer personnellement chez les investisseurs institutionnels pour leur expliquer et leur présenter les intérêts de l'offre qu'ils leur proposent. Voilà donc, encore une fois, que la transparence et la bonne gestion font preuve d'efficacité puisqu'ils ont permis à Crédor de bénéficier d'un taux inférieur au taux bancaire qui est actuellement de l'ordre de 7,75% pour le moyen terme, ce qui représente un gain de 4,8 millions de DH par an, soit au total près de 20 millions de DH sur cinq ans. De ce fait, la réussite de cette opération pourrait pousser les autres entreprises, même industrielles, à faire preuve de dynamisme en matière de transparence et d'apurement des comptes afin de bénéficier de l'avantage que représente le financement par voie directe.