Salaf vient de procéder à l'émission de BSF d'un montant de 75 MDH. L'objectif étant de consolider sa position sur le "crédit personnel" destiné aux fonctionnaires de l'État. Salaf, société de crédit à la consommation un peu discrète, dont on n'entend pas beaucoup parler, mais qui, comparativement à d'autres sociétés de crédit à la consommation qui ont mordu à la poussière, a évolué durant les deux dernières années. Salaf est créée depuis 1976 et dispose d'un actionnariat fortement institutionnalisé grâce à la présence du groupe FORAFRIC qui a réalisé un chiffre d'affaires de 2,5 milliards de DH en 2002. Au début de son activité, Salaf s'est positionnée sur le financement des camions neufs et d'occasion. En 2000 et suite à la morosité qu'a connue le secteur, Salaf a choisi un autre créneau qui est celui des crédits destinés aux fonctionnaires. Pour rappel, le secteur est passé ces derniers temps par des moments un peu difficiles caractérisés par une baisse de trois points d'avril 99 à avril 2000 et un encadrement strict du secteur par BAM en matière de classification et de provisionnement des créances en souffrance. Il s'agit en fait d'une réglementation similaire à celle auxquelles sont soumises les banques, et ce malgré la différence entre les deux métiers. Dans un tel contexte, Salaf a enregistré un taux de croissance des crédits distribués de 16%, supérieur à celui du marché de 2%. Ceci démontre qu'elle grignote des parts de marché aux autres sociétés de financement. En décortiquant les crédits distribués par ladite société, on remarque une croissance à trois chiffres des crédits fonctionnaires et une stagnation des autres catégories. Un autre fait mérite d'être cité, c'est qu'en dépit d'une augmentation des encours de crédits, il a été constaté une baisse des créances en souffrance de 11%. Selon M. Benyahyia, Directeur financier: "ceci s'explique, d'une part, par le fait que Salaf applique une politique de provisionnement plus rigoureuse que celle prévue par BAM et, d'autre part, parce que Salaf procède à une sélection de son portefeuille (abandon du financement des autocars, moissonneuses, bâteuses à partir de l'année 2000)". Pour sa part, M. Daoudi, président de la société, annonce que la maîtrise des risques est assurée suite à une bonne couverture des créances en souffrance. Aujourd'hui, Salaf fait encore une autre fois appel au marché afin de développer l'activité "crédit personnel" destiné aux fonctionnaires de l'État, garder en équilibre ses sources de financement et maintenir sa présence auprès des bailleurs institutionnels. Après avoir affiché un succès incontestable durant les précédentes émissions de BSF, Salaf procède à une nouvelle émission. Les caractéristiques de l'opération sont les suivantes: un plafond d'émission de 75 MDH, une maturité de 3 ans, une prime de risque de 200 points de base et une période de souscription allant du 20 au 29 janvier de l'année en cours. L'agent placeur est FINERGY. Les responsables sont pêrsuadés que cette opération sera couronnée de succès à cause de la pérennité de la société et son aptitude à rembourser les émissions précédentes, sa solidité et sa rigueur caractérisée par le respect à 100% de la réglementation de BAM.