Forte de ses bons fondamentaux, la société de crédit à la consommation, Salaf, fait appel au marché pour se financer. Un programme d'émission de BSF a été ficelé par le conseiller et coordinateur de l'opération, la société de Bourse Finergy. La solidité financière doublée de la politique conservatrice d'attribution de crédit de la société de crédit à la consommation, Salaf, sont facilement lisibles dans ses comptes. La note d'information accompagnant son programme d'émission de bons de sociétés de financements (BSF), autorisée par le CDVM le 16 décembre 2003, renseigne parfaitement sur ses atouts. Ainsi, le plafond de l'émission est de 75 millions de DH. La maturité des BSF est de trois ans. La prime de risque consentie est de 200 points de base. La période de souscription est fixée du 20 au 29 janvier 2004. Créée en 1976, Salaf est dotée d'un capital social en constante augmentation et qui se situe aujourd'hui à 50 millions de DH. «L'un des atouts de Salaf est son actionnariat fortement institutionnalisé grâce à la présence du groupe Forafric», précise Nour-Eddine Chammat, directeur général de la société de Bourse Finergy, conseiller et coordinateur global du programme d'émission. Salaf est contrôlée par le groupe Daoudi à 34 % ; par le groupe Benjelloun à 26,8 % ainsi que par son agent correspondant à Rabat à 18,8 % et celui de Fes à hauteur de 10 %. «Notre positionnement historique a été axé sur le financement du camion neuf et d'occasion avec une forte progression depuis 2000 des crédits aux fonctionnaires », estime Hassan Daoudi, président fondateur de Salaf. Cette politique a permis à la société de distribuer des crédits pour un montant de 140 millions de DH en 2003, soit une progression de 16 % contre une évolution de 2 % pour le secteur. Dans le détail, le crédit aux fonctionnaires, très prisés par les sociétés de crédit à la consommation pour son risque moindre, est en augmentation de 155 % à 59,2 MDH. Toutefois, la qualité d'information révélée par la note d'information a révélé le respect, par anticipation, à 100 % des nouvelles règles de provisionnement de Bank Al Maghrib. Le risque crédit est ainsi bien maîtrisé, doublé d'une bonne couverture des créances en souffrances. Le ratio de couverture des créances en souffrance est en net amélioration suite à l'application des nouvelles normes BAM. Il est de 75,2 %. « En plus, la politique conservatrice de Salaf a permis une sélection plus rigoureuse des clients. La société a abandonné le financement des crédits à risque, autocars et moissonneuses-batteuses à partir de l'année 200 », explique Ali Lamzebri, responsable des placements privés à Finergy. L'analyse de la structure bilantielle de Salaf fait ressortir un bilan équilibré ainsi que des fonds propres importants doublés d'une évolution importante des principaux agrégats. La croissance du Produit Net Bancaire entre 2000 et 2003 est de 36 %. La marge d'intermédiation est supérieure à 9 %. Le coefficient d'exploitation ressort à 41,93 % en 2003 "Il est aussi à noter que la maîtrise parfaite du facteur risque s'est traduite par une baisse de près de 1,8 MDH de la dotation nette aux provisions en 2003 par rapport à 2002.», fait remarquer Karim Trachen, responsable Corporate à Finergy. Globalement, dans un secteur en pleine restructuration, la société de crédit à la consommation Salaf affiche une santé bilantielle rare. Sa rentabilité des fonds propres demeure intéresente et en croissance régulière. Elle devrait s'établir à 11 % en 2003 alors qu'elle s'est située à 13 % en 2002 contre un secteur à 6 %. Malgré les règles de provisionnement plus strictes, la société réaliserait une croissance de 8 % du résultat net sur la période 2002/2004. "Un actionnariat stable, une rigueur vérifiée ainsi une prime intéressante sont autant de raisons de souscrire aux BSF Salaf», conclut Nour-Eddine Chammat. Ses atouts seront assurément entendus par le nouvel appel au marché lancé par la société. La quête des placements rémunérateurs est bien réelle. Le marché devrait suivre, en attendant d'emprunter la voie royale menant à la Bourse de Casablanca. À suivre.