* Accélération des rythmes de réalisation des grands chantiers. * LEtat vit au-dessus de ses moyens, la rationalisation des dépenses simpose. Suivant une tradition instituée par ses prédécesseurs Abderrahmane El Youssoufi et Surtout Driss Jettou, Abass El Fassi a reçu les représentants de la presse nationale. Les 100 jours du gouvernement constituent pour celui-ci loccasion de faire le bilan de son parcours et de présenter les perspectives davenir. Pourtant, El Fassi a une autre vision. «Des comptes doivent être rendus au quotidien et non en 100 jours. Le gouvernement navait pas détat de grâce, dès les premiers jours il a commencé à travailler et à donner des comptes», a-t-il déclaré. Concernant lhomogénéité de léquipe gouvernementale, le Premier ministre a exprimé sa grande satisfaction quant à lharmonisation totale de son équipe. «Il est vrai que le gouvernement est formé de plusieurs partis politiques et il y a aussi des membres qui nont aucune étiquette politique mais ça nempêche quil y a un travail de qualité qui a été effectué», a-t-il souligné.«Suivant en cela les instructions royales, le choix des ministres sest fait sur leur niveau de compétence. La participation dun nombre conséquent de femmes ministres et dans des postes-clé a été respectée», a-t-il ajouté. Le Premier ministre a regretté toutefois la non participation du mouvement dans le gouvernement. «Cest un parti gouvernemental depuis 1960 qui a fait ses preuves en matière de responsabilité», a souligné El Fassi. Le Premier minsitre a tenu à préciser que «son équipe va respecter les clauses de la déclaration gouvernementale et chaque ministre et chaque département doit atteindre les objectifs tracés». Abass El Fassi a expliqué par ailleurs que son équipe suit la même lignée de la politique du gouvernement Jettou en matière de réalisation des grands chantiers mais avec une différence de taille laccélération des rythmes des réalisations. «Chaque secteur doit passer à la vitesse supérieure. Nous avons les moyens de nos ambitions», a-t-dit. El Fassi a avancé à cet égard quelques chiffres et objectifs comme 380 km dautoroute par an, 10 grands barrages et 2.000 km de routes rurales. Le Premier ministre a rappelé à cette occasion les grands axes de la déclaration gouvernementale et les points noirs qui existent depuis lancien gouvernement et quil faut traiter en priorité. La Justice, lEducation, lAgriculture, le monde rural et la bonne gouvernance, cinq axes majeurs sur lesquels le gouvernement doit se pencher en urgence. «Le système denseignement national est jugé défaillant et budgétivore. Il accapare 22% du Budget national et continue de former des chômeurs. Il est primordial que le secteur soit intimement lié avec le monde du travail», a précisé El Fassi. Concernant le monde rural, le Premier ministre a insisté sur le fait que cest laffaire de tous les départements et de tous les secteurs. «Il y a un déficit énorme en matière dinfrastructures quil faut combler pour développer le monde rural. LEtat a toujours privilégié le secteur agricole en oubliant lélément humain qui devrait être au centre de sa stratégie», a-t-il commenté. Il a mis en exergue les efforts de lEtat pour instituer la bonne gouvernance. «La lutte contre la corruption est une grande priorité. La création dun organisme dédié va améliorer nos efforts», a-t-il dit avant dajouter que «la loi sur la déclaration de patrimoine doit être améliorée car elle ne concerne que les propriétés foncières». Il a, à cet égard, précisé que «cette déclaration doit être annuelle et concerner toutes les propriétés des ministres, des hauts commis de lEtat, les magistrats, les présidents des communes, les membres du Conseil constitutionnel et le HACA. Répondant à une question sur la déclaration de patrimoine des ministres, El Fassi a expliqué que «le statut des ministres régi par Dahir, SM le Roi attend que la loi soit approuvée par le Parlement ». Par ailleurs, le Premier ministre a beaucoup insisté sur la nécessité de rationaliser les dépenses publiques. «Le train de vie de lEtat est élevé par rapport à ses ressources. Il y a un audit qui va être effectué sur les dépenses publiques afin de les rationaliser», a souligné Abass El Fassi. Concernant, laffaire diplomatique entre le Maroc et le Sénégal et surtout le cafouillage qui existait entre la Primature et les Affaires étrangères, le Premier ministre a expliqué que «le gouvernement a observé que certains partis de lopposition africains commencent à soutenir le Polisario. On ne voulait absolument pas un effet boule de neige». Sur la question du cumul de son mandat de Premier ministre avec celui de chef de parti, Abass El Fassi a dit quil a réduit sa participation avec la base de son parti et quil mène la réflexion pour savoir sil va garder la fonction de secrétaire général du parti». A plusieurs questions, Abass El Fassi na pas répondu avançant lobligation de réserve comme cest la cas pour le feuilleton de la formation du gouvernement. Jai gardé ces informations et les commentaires pour mes mémoires». A propos de linitiative de Fouad Ali El Himma pour la création du Mouvement de tous les démocrates, El Fassi a répondu que «nous sommes un pays où les libertés sont garanties, y compris la liberté de créer des clubs dintellectuels ou des partis politiques». Le Premier ministre a défendu bec et ongles le principe de la compensation. «Il ne faut pas toucher au pouvoir dachat des consommateurs démunis. Il est vrai que le système dévore près de 20 MMDH soit les 2/3 du budget dinvestissement. On est penché sur la question», a t-il souligné. Nizar Baraka, ministre des Affaires générales a ajouté à propos du contrôle de la compensation que le service de brigades de contrôle va être externalisé. Sur la question du Code de la presse, le Premier ministre a affirmé que «le gouvernement va reprendre le texte et le réviser surtout la partie concernant les peines privatives. Mais encore fallait-il que le journaliste respecte les grandes valeurs de lEtat». Khalid Naciri, ministre de la Communication a ajouté que la quasi-totalité des poursuites à lencontre des journalistes sont le fait de personnes privées et non de lEtat. Pour ce qui est de laffaire du Sahara, le Premier ministre a assuré quil est constamment au fait de tous les événements et suit de très près laffaire.