* Avec plus de 5 milliards de dollars transférés au Maroc, les MRE contribuent à hauteur de 9,1 % au PIB. * Mais la part dédiée à linvestissement demeure minime avec seulement 7,7 % du total. * Les Intégrales ont étudié la manière dinciter les MRE à investir au Maroc ; mieux encore, comment ils peuvent devenir des acteurs de la diplomatie économique dans leur pays daccueil. Cest à la fin de la semaine dernière que se sont clôturées les Intégrales de lInvestissement qui, pour leur 5ème édition, ont consacré le rôle que peuvent jouer nos ressortissants résidant à létranger en tant quacteurs de la diplomatie économique. «Le transfert de largent des émigrés dans le monde vers leurs pays dorigine est le double de laide mondiale au développement durable. Pour le Maroc, le transfert de largent des MRE correspond à 9,1 % du PIB. Cest ainsi que Brice Hortefeux, ministre français de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Co-développement entamé a son intervention lors de la cinquième édition des Intégrales de lInvestissement, juste après la lecture du message royal adressé aux participants. Au Maroc, le montant des transferts sest élevé en 2006 à environ 5 milliards de dollars, tendance confirmée sur les premiers mois de 2007. La communauté des MRE, qui compte plus de 3 millions de personnes, envoie de plus en plus dargent vers son pays dorigine. Les transferts financiers vers le Maroc ont augmenté progressivement depuis la dernière décennie pour atteindre, en 2006, un montant total de 5,048 milliards de dollars, soit 9,1 % du PIB. Le montant réel est certainement plus important puisquune grande partie des transferts ne transite pas via les canaux officiels (banques, postes, organismes de transferts). Sachant que la part des banques dans les canaux de transferts a chuté considérablement à 21 % en 2005, contre plus de 50 % en 1998. Daprès une étude menée par lObservatoire de la Fondation Hassan II pour les MRE, plus des deux tiers des transferts servent à satisfaire la consommation courante des ménages, ce qui a des conséquences positives sur la réduction du niveau de pauvreté. Lépargne représente 2,9 % des transferts monétaires : cette augmentation de la liquidité dans le secteur bancaire contribue à baisser les taux dintérêt, ce qui incite à emprunter et à investir. Cela dit, la part dédiée à linvestissement demeure minime avec seulement 7,7 % de la totalité des transferts. Cet investissement est dabord immobilier. Ces Intégrales avaient justement pour objectif détudier la faisabilité dune diplomatie économique portée par les MRE dans leurs pays daccueil, en plus de leur faciliter dinvestir dans leur pays dorigine. Pays à lhonneur, il se trouve que la France accueille la majorité de nos MRE sur son sol. Brice Hortefeux, après avoir exposé sa vision de la politique migratoire en cours dinstauration en France, a avancé des options très intéressantes pouvant soutenir les efforts du Maroc qui cherche à canaliser une partie plus importante des transferts des MRE vers des investissements productifs. Les comptes et livrets d'épargne co-développement, que le Groupe Caisse d'Epargne est la première banque à distribuer, le financement de bourses aux étudiants, l'accompagnement de l'ANAPEC et de la création de 1.000 PME de MRE sur 5 ans, ou encore la proposition de créer un socle commun basé sur les liens historiques, sont autant dexemples avancés par le ministre français de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Co-développement. La promotion de la destination Maroc est couplée à une batterie de mesures notamment la mise en place, au niveau des CRI, dune banque de projets à la disposition des MRE. Il y a eu également la création de Fonds dInvestissement Régionaux pour le développement local et régional, constitués des transferts des MRE. Sans omettre limplication des associations de MRE dans les projets de développement qui sinscrivent dans le cadre de lINDH. Ces Intégrales ont été clôturées en beauté avec la création du réseau «Moroccan Investment Network» qui regroupe nos compétences à létranger et qui aura pour mission de servir de relais de la diplomatie économique et de faire la promotion de leur pays dorigine. Ce réseau va certainement soutenir les efforts fournis par les acteurs économiques locaux, comme cest le cas des initiateurs du road show Maroc-Hexagone qui a connu un grand succès ; preuve en est les projets créés suite à ces tournées promotionnelles. Les projets dinvestissement multipliés par six Concernant le bilan de la Commission des Investissements, celle-ci a adopté pour la période 2003-2006, 227 projets avec une moyenne de 28,37 projets par semestre. Lencours total des investissements pour cette période est de plus de 110 milliards de DH portant sur la création de 69.165 emplois directs et stables. En comparaison avec le premier semestre 2007 au cours duquel la Commission des Investissements a tenu cinq réunion et a approuvé 51 projets de conventions dinvestissement alors que la moyenne des projets par semestre sur la période est de 28,37, lencours total des investissements pour ce semestre est estimé à 51 milliards de DH portant sur la création de 31.690 nouveaux emplois directs et stables. En moyenne, sur la période 2003-2007, le montant des investissements est de 13,86 milliards de DH par semestre pour un nombre demplois de 8.645. En quatre ans, le montant des projets dinvestissement a été multiplié par six.