* Le contrôle général devrait répondre aux nouvelles exigences réglementaires. * Son effectif sera renforcé et doté des moyens adéquats à la hauteur de sa mission. * La banque sera accompagnée dun cabinet conseil pour le diagnostic et la mise en place des actions répondant aux exigences bâloises. Le Crédit Agricole du Maroc (CAM) est une banque pas comme les autres du fait quelle assure une mission de service public. Après la période des turbulences, la phase de mise à niveau et de restructuration, le CAM est actuellement une banque performante avec des indicateurs au vert. Mais le management de la banque a des ambitions encore plus fortes. Il veut accéder à un positionnement plus important sur le marché. Outre son métier de base, à savoir le financement agricole, le CAM veut développer et dynamiser les autres métiers. La banque, qui a bénéficié de certaines dérogations de Banque Al-Maghrib, sest conformée à ces exigences depuis le 30 juin 2007. A cet égard, le CAM a créé plusieurs structures pour répondre aux exigences réglementaires. Il a procédé à la mise à niveau de ses structures de contrôle avec une réorganisation du contrôle général, tout en créant une structure chargée de la conformité, du devoir de vigilance et de la déontologie. A linstar des autres organismes bancaires ou financiers, la banque sefforce de mettre à niveau certaines structures pour être en conformité avec les dispositions du Comité de Bâle. Le Directoire du CAM, présidé par Tarik Sijilmassi, a décidé, suivant cette logique des mesures de mise à niveau du contrôle général. «Cest une restructuration qui se base sur trois axes», a souligné Sijilmassi. Le premier concerne la mise en place dune organisation répondant aux exigences de bonne gouvernance et aux nouvelles dispositions réglementaires. Le deuxième a trait au renforcement des effectifs de contrôle général visant à situer le CAM dans les normes de la profession, alors que le troisième vise la centralisation du contrôle général à Rabat en vu de mettre à sa disposition des moyens appropriés. Le contrôle général sera doté dun effectif de 99 personnes, dont 79 sont déjà affectées. Le CAM doit également se conformer aux mesures prudentielles de BAM dans le cadre de la loi 43/05 relative à la lutte contre le blanchiment dargent. «Linstauration dun dispositif de vigilance sinscrit au-delà dun souci de mise en conformité avec la réglementation, mais dans une perspective prudentielle plus large», a souligné Sijilmassi. «Ce dispositif, a expliqué Mostapha Cherradi, Directeur de lInspection centrale et de lUCR, vise lidentification et la connaissance approfondie de la clientèle, le suivi et la surveillance des opérations et enfin limplication des entités opérationnelles concernées dans lanalyse des opérations des clients». «Ce type de contrôle est une condition sine qua non pour renforcer la lutte antiblanchiment et la lutte contre le risque opérationnel», a expliqué Cherradi. Dans ce cadre, le management du CAM distingue trois enjeux majeurs à relever, à savoir : - Un enjeu culturel de sensibilisation, de formation et de mobilisation des ressources humaines ; un enjeu technique dicté par ladaptation du système dinformation et la segmentation de la clientèle en fonction des risques; un enjeu defficience lié à lexigence dun système de reporting renforcé et fiable. Feuille de route Mais ce dispositif de vigilance peut-il impacter lattractivité de la banque ? Il fallait absolument concilier entre la relation commerciale et la lutte antiblanchiment. Dans ce cadre, les banques marocaines ont une grande marge de manuvre du fait du faible taux de bancarisation. Pour se conformer aux exigences de Bale II, le Crédit Agricole a établi une feuille de route avec des objectifs bien précis et des échéances. Le programme est basé sur trois piliers. Le premier concerne les règles de calcul, le deuxième le processus de gestion des risques et le troisième la communication. Il est question dévaluer les différents risques de lactivité de la banque, notamment le risque de crédit, le risque du marché et le risque opérationnel. Le CAM va choisir un cabinet conseil pour son accompagnement à partir de fin janvier 2008. A travers cette initiative, la banque veut se conformer à la circulaire de BAM concernant le calcul des ratios. A fin juin 2008, un diagnostic permettra de mettre en place des actions correctives simples pour répondre aux exigences bâloises. Il sagit à ce niveau de ladoption des méthodes standard. Entre fin 2008 et fin 2011, le CAM passera à ladoption des méthodes avancées «à travers la mise en place doutils de maîtrise de risques et de calcul répondant aux méthodes avancées.