Le quotidien « Assahifa » s'est rendu coupable de diffamation en publiant des informations en se référant à une lettre invraisemblable. En effet, mardi 30 janvier, le quotidien a publié un dossier sur la découverte de pétrole à Talsint portant de graves accusations contre de hauts responsables marocains, d'après une lettre de Michael Costin, Président de la société pétrolière américaine Skidmore. Le dossier parle de pots-de-vin versés à ces responsables pour ne pas procéder aux travaux d'extraction, sans aucune vérification préalable de la crédibilité de cette lettre. Une absurdité qui n'a pas épargné le chef de l'Etat, SM le Roi Mohammed VI. Ce n'est qu'après coup que le quotidien a présenté ses excuses arguant que la lettre, objet de l'article, «comporte des informations équivoques et contradictoires». La publication a ajouté que les investigations qu'elle a effectuées ont montré que «cette lettre n'était pas la première que cette personne avait adressée au Roi et à d'autres personnalités responsables au Maroc et à l'étranger". Le Syndicat National de la Presse Marocaine et la Fédération Nationale des Editeurs de Journaux ont immédiatement blâmé la pratique adoptée par le journal en question. «Nous avons condamné cette attitude en nous basant sur deux textes gérant notre profession : le premier est le code de déontologie adopté par la FNEJ, le deuxième, d'ordre juridique, est le code de la presse», déclare Abdelmounaïm Dilami, président de la FNEJ. «Le bureau de la Fédération se réunit ce jeudi 1e février pour adopter une position définitive, conformément à nos références déontologiques», ajoute-t-il, avant d'assurer qu'il a été décidé qu'aucune poursuite n'aura lieu. Il faut dire que, le même jour, le quotidien «Assahifa» avait annoncé qu'il suspendait «provisoirement» sa parution «en raison de dysfonctionnements dans sa gestion». Dilami ne s'est pas inquiété outre-mesure de la manifestation de pareils incidents dans la profession : «C'est un peu normal dans une société qu'il y ait un peu de désordre. Nous expérimentons une ère de liberté et il y a toujours des marginaux, mais cela ne doit pas inquiéter puisque ces incidents restent minoritaires», conclut Dilami.