* Le ministère va poursuivre la concertation avec les partenaires socio-économiques pour trouver la solution la plus adéquate. * Les amendes prévues dans le nouveau Code du travail varient entre 2.000 et 5.000 DH, a qui noblige pas les entreprises à se mettre en conformité. * Entretien avec Mustapha Mansouri, ministre de lEmploi et de la Formation professionnelle. Finances News Hebdo : La métallurgie occupe le premier rang en matière de médecine du travail. Quest-ce qui justifie, selon vous, ce résultat par rapport à dautres corps de métier ? Mustapha Mansouri : La métallurgie est parmi les secteurs à risque daccidents du travail élevé, et comme les entreprises opérant dans ce secteur sont en général des entreprises organisées et bien structurées, elles ont développé une culture de prévoyance qui nexiste pas généralement dans les autres secteurs. F. N. H. : Quels sont les arguments avancés par les autres secteurs pour justifier le manque, sinon labsence dapplication des mesures relatives à la médecine du travail ? M. M. : En général, les arguments avancés pour la non application de cette mesure sont de trois types : Dabord juridique, étant donné que le nouveau Code qui prévoit ces dispositions a été adopté récemment et que ça nécessite encore davantage de temps pour quil puisse être aisément appliqué. Ensuite structurel, vu le nombre insuffisant de médecins du travail. Et finalement il ya lieu de citer : laugmentation des charges, labsence de locaux adéquats et le manque de formation dans le domaine médical. F. N. H. : Suite au Plan d'Action National de mise en conformité sociale (PAN), quelles seront les mesures coercitives à mener par le ministère de lEmploi et de la Formation professionnelle pour inciter les autres secteurs à mettre en place et renforcer ces mesures ? M. M. : Il faut dabord signaler que le PAN ne sarrête pas au niveau du diagnostic. En effet, une fois terminé, linspecteur du travail établit un plan daction avec lentreprise pour redresser les insuffisances constatées, et la médecine du travail fait bien sûr partie de ce plan daction. Par ailleurs, le ministère va renforcer les actions de sensibilisation quil a déjà entamées, par lorganisation de journées dinformation et de sensibilisation au profit dun maximum dentreprises en ciblant spécialement les secteurs à risque et les entreprises exportatrices de richesse. En ce qui concerne la difficulté relative à la disponibilité des médecins du travail, le ministère va poursuivre la concertation avec les partenaires socio-économiques pour trouver la solution la plus adéquate. Soit en ouvrant la voie de la spécialisation pour les médecins généralistes selon une formule qui serait négociée avec le ministère de la Santé, soit en prévoyant des services médicaux communs par région ou par secteur dactivité. F. N. H. : Concrètement, quelle est la valeur ajoutée pour lentreprise en particulier et pour léconomie de façon générale, en instaurant ces mesures ? M. M. : La santé des travailleurs est primordiale. Il ne peut y avoir de la productivité sans un minimum de prévoyance, surtout dans les secteurs qui présentent des risques majeurs. Tout en notant bien sûr, que la conformité concerne lensemble des dispositions légales du Code du travail et la médecine du travail en fait partie. Et il nest nulle part dit que le Code peut être segmenté. Je signale que le médecin du travail a un rôle médico-administratif dans lentreprise : Cest le conseiller de lemployeur en ce qui concerne les questions de santé au travail. Il tient une fiche dentreprise quil actualise de manière régulière. Il a un rôle préventif qui consiste à procéder aux examens médicaux nécessaires pour éviter toute altération de la santé des salariés. F. N. H. : Quelles sont les sanctions encourues, stipulées dans le nouveau Code du travail, en cas de non, respect de ces mesures et quel est le dispositif de contrôle mis en place par le ministère ? M. M. : Les amendes prévues dans le nouveau Code du travail varient entre 2.000 et 5.000 DH. Je précise que ce ne sont pas les amendes qui obligent les entreprises à se mettre en conformité. Nous pensons que la conformité est devenue une exigence économique et sociale dans un monde qui se transforme de plus en plus en un village ouvert. Permettez-moi encore une fois de confirmer que le ministère, qui a choisi la voie de la sensibilisation, ne ménagera aucun effort pour appuyer linspecteur du travail pour chercher les moyens appropriés prévus notamment par la législation pour obliger les entreprises à se conformer à la loi. Lentreprise marocaine dispose dune aubaine quelle ne doit pas rater, la carotte peut facilement se transformer en bâton pour les récalcitrants. Un dispositif de contrôle est mis en place par le ministère : LInspection du travail, qui est une inspection généraliste qui contrôle toutes les mesures du Code du travail LInspection médicale du travail qui assiste linspecteur du travail en ce qui concerne les mesures relatives à la médecine du travail, à lhygiène et à la sécurité.