* Le Maroc reste à la traîne par rapport à des pays similaires. * 2008 connaîtra un vrai décollage avec le programme Génie. Malgré un développement de l'Internet au Maroc, la formation à distance, communément appelée e-learning, n'a pas atteint sa vitesse de croisière et le pays reste à la traîne par rapport à des pays similaires. «Le marché marocain démarre très doucement. Il est à ses débuts. Les dirigeants des entreprises restent peu intéressés par ce type de formation malgré les gains qu'il peut apporter en matière de temps, de coût et de simplicité», a indiqué Brahim Zriba, Directeur général de Progress Partner, entreprise spécialisée en formation à distance. Zriba a expliqué que certains pays de la région MENA sont très avancés dans ce domaine comme les Emirats Arabes Unis et la Jordanie. D'autres comme l'Egypte ou la Tunisie ont pu rattraper ce retard et le e-learning est déjà sur les bons rails touchant tous les types de formation». Pour rappel, le e-learning était surtout utilisé pour les apprentissages facilement transférables tels que la bureautique, les langues et l'informatique. Maintenant, la formation touche tous les domaines : technique, scientifique ou humain. La formation on line dispensée pour les entreprises a trait surtout à la comptabilité et au management. Le e-larning suppose deux dimensions : une dimension équipement et une dimension formation. Il est donc question de chercher le matériel adapté et la formation adéquate. Dans le secteur public, la formation à distance commence à gagner du terrain. Le ministère de l'Education nationale, en partenariat avec l'Agence nationale de la réglementation des télécommunications (ANRT) et l'USAID, est en train de généraliser les outils multimédia aux écoles. Le Programme dit Génie reste strictement limité et est en mal de positionnement. Cet ambitieux programme vise l'intégration des TIC dans plus de 8.000 collèges et écoles du Royaume à l'échéance 2008. Pour Azz El Arab Hassibi, chef du projet, «la partie équipement est déjà finalisée. Il reste la partie formation que des équipes du ministère de l'Education et de l'ANRT sont en train de mettre en uvre». Au ministère de l'Education nationale, on souligne que «l'apprentissage à distance va séduire les élèves. Les opérations pilotes qui ont été effectuées ont connu un grand succès. La nouvelle génération est une génération du net». L'année 2008 devrait connaître un vrai décollage, car plusieurs programmes de grande envergure seront lancés». Outre l'éducation à distance, c'est la formation à distance qui séduit plusieurs opérateurs et administrations. Le ministère des Finances et de la Privatisation a créé un service spécialisé en la matière. Ce département couvre tout le territoire national avec des profils techniques et des agents de maîtrise qui ont besoin de formations en continu et une mise à jour des connaissances. «Il y a une formation à distance selon des thématiques bien définies, répondant en cela aux besoins de l'Administration et du perfectionnement des agents», a précisé Salwa Sedrati, chef du service Formation on line au ministère des Finances. Depuis quelques années des sociétés spécialisées en e-learning ont vu le jour, mais leur nombre reste limité, vu que c'est la demande qui crée l'offre. Certaines sociétés se sont tournées vers le grand public pour offrir des solutions à la carte. La société Best Deal, en association avec la société Axeo, propose des cartes de 20 ou de 50 DH selon le nombre d'heures de formation. Outre les programmes de lutte contre l'analphabétisme dispensés par des organismes publics ou des ONG, cette formation touche également des domaines plus pointus comme la qualité, l'environnement ou la sécurité. Il y a même un programme d'enseignement du Tifinagh ou de la langue arabe pour les MRE. L'idée est d'offrir le savoir pour tous à des prix très compétitifs avec des conditions d'apprentissage simples et pratiques. «Il ne peut y avoir de développement sans la mise à niveau de l'élément humain qui passe nécessairement par la formation et l'apprentissage», a indiqué Eric Teldeman, Directeur général de Aveo. Le Maroc doit tirer profit de l'essor de l'Internet afin de donner un coup de pouce au e-learning et favoriser son expansion.