* Les introductions successives à la Bourse de Casablanca reposent sur le problème juridique de la protection des actionnaires minoritaires. * Larsenal juridique mis en place est souvent en déphasage avec la réalité des règles du marché. Les petits porteurs sont de plus en plus nombreux. Daprès les statistiques, ils ont été plus de 120.000 à acquérir des actions lors de lintroduction de la SNEP et près de 112.000 personnes physiques à devenir de nouveaux actionnaires dAtlanta. La plupart de ces nouveaux actionnaires sont des salariés du secteur privé qui veulent avant tout gagner de largent. Avant de former un bloc homogène capable dinfluencer les décisions stratégiques des compagnies dont ils sont devenus actionnaires. Il faut dire que les règles du jeu instituées par le Droit commercial tendent à admettre que «chaque actionnaire, aussi minoritaire soit-il, a un pouvoir de direction et dorientation de la société», constate Mohamed Hami, avocat daffaires au barreau de Casablanca. Les assemblées générales organisées annuellement, semblent répondre cependant à une obligation dinformation imposée par la loi. «Il faut dire que des problèmes peuvent surgir, constate Mohamed Hami, lors de lenvoi des convocations pour assister à lassemblée générale. Les banques et les sociétés de Bourse sont tenues en principe dadresser des convocations, poursuit Mohamed Hami. Mais dans la pratique il est impossible que tout le monde assiste à lassemblée générale». Cest pour dire que le principe dune action donnant droit au vote est plus que théorique. Généralement, louverture du capital des entreprises nouvellement cotées tend plus à impliquer le public quà lui accorder le seuil de 34% des parts des voix. Un seuil capable daboutir probablement à un abus de minorité et un blocage des décisions. Dun autre point de vue, ces introductions successives ont révélé que larsenal juridique mis en place est encore en déphasage avec la réalité. Ainsi, la valeur commerciale des entreprises proposées à la cote na aucune trace dans le texte de loi. En dautres termes, le droit boursier est encore incapable dassurer une protection des petits porteurs. Le dernier exemple de la SNEP a montré que les mêmes causes ne produisent pas nécessairement les mêmes effets. Certes, la loi demeure impersonnelle et intemporelle, mais sa raison dêtre est dassurer une protection au profit des actionnaires dont la plupart restent des débutants dans les transactions boursières.