* Tendance à la concentration. * Bonne amélioration des résultats des établissements bancaires. * Les banques spécialisées sortent petit à petit la tête de leau. La grande réforme de 1993 aura permis aux banques commerciales daméliorer considérablement leur situation financière. Une évolution visible à travers une lecture du produit net bancaire dégagé par le système bancaire, mais aussi le rendement des fonds propres et des actifs. Toutefois, les banques spécialisées suivent difficilement le rythme dévolution des autres établissements bancaires, tant en ce qui concerne la qualité des actifs que la profitabilité. Cest au terme dun processus de restructuration financière coûteux que lhorizon semble moins obscur pour elles. Ainsi, en 2005, le Crédit agricole du Maroc a réalisé des dépôts à la clientèle en hausse de 25,2% par rapport à lexercice 2004, atteignant 26,3 Mds de DH, tandis que les emplois hors contentieux et créances abandonnées sélèvent à 17,8 Mds de DH contre 15,2 milliards lexercice précédent. Par ailleurs, le RBE sétablit à 634 MDH, en progression de 62% et le PNB saméliore de 32% à 1,3 Md de DH. Le CAM boucle donc son programme de restructuration financière décliné en la mobilisation de fonds propres à hauteur de 580 MDH (suite à labsorption de la BMAO); lentrée dans son tour de table de CDG/BNDE pour 750 MDH et de MAMDA/MCMA (350 MDH) et la recapitalisation de 1 Md de DH souscrite par lEtat. De même, le CIH voit son avenir plus prometteur après avoir été repris par la CDG, un groupe de référence, financièrement très solide et présent pratiquement dans tous les secteurs de léconomie. La CDG avait porté sa participation dans le capital de la banque à 57,5% en novembre. Et récemment, un accord a été signé entre la CDG et la CNCE qui prévoit la constitution dune holding, par la première citée, dans laquelle sera transférée la totalité de sa participation dans le CIH. Cette holding sera détenue à hauteur de 65% par la CDG et 35% par la CNCE. Parallèlement, lautre point fort de la restructuration du CIH a trait au recouvrement des créances. Ce sera lun de ses grands chantiers de 2006, vu quil sagit de plus de 10 milliards de dirhams de créances en souffrance. Concurrence exacerbée Treize ans après la grande réforme, lenvironnement bancaire a donc profondément changé, avec en toile de fond une concurrence davantage exacerbée. Cette concurrence a dépassé le cadre établi des activités de production pour sétendre également aux activités de distribution; laquelle est une source davantages concurrentiels qui tire légitimement profit de lapparition des nouvelles technologies. Actuellement, seules affichent bon profil les banques qui ont su améliorer et diversifier leurs services, développer des métiers rémunérés non plus par des intérêts, mais par des commissions (à cause de lérosion des marges), ainsi que filialiser certaines de leurs activités. Les autres, bien évidemment, présentent des résultats en berne. Cette situation a par conséquent favorisé la tendance à la concentration, traduisant une forte rationalisation de la structure du système bancaire marocain. Cela a eu pour conséquence labsorption de certains petits établissements bancaires (Uniban, Abn Amro Maroc, SMDC ) pour favoriser lémergence dentités solides pouvant évoluer dans un environnement de plus en plus globalisé. Cest cette logique qui sous-tend la naissance du mastodonte Attijariwafa bank (BCM + Wafabank), dont le processus de fusion a été récemment bouclé. Résultats en hausse Il faut remarquer que ces mutations du système bancaire se sont globalement traduites par des impacts positifs sur leurs activités, comme en témoignent les chiffres révélés par Bank Al-Maghrib relatifs à lexercice 2004. Ainsi, le produit net bancaire de lensemble des banques sest élevé à environ 18,4 Mds de DH, soit 99% du PNB sur une base sociale, traduisant une hausse de 7,9%, plus importante que celle enregistrée en 2003 (+3,5%). Cette progression sexplique par laugmentation de la marge dintérêt de 4,6% à 14,7 Mds de DH, de celle de la marge sur commissions de 11,5% à 2,1 Mds de DH, ainsi que la hausse des opérations de marché de 41,5% à 1,7 Md de DH. Par ailleurs, le RBE de lensemble des banques a atteint 9,2 Mds de DH (soit 99% du RBE sur base sociale, soit une évolution de 12,4% : les banques commerciales affichent un RBE de 8,2 Mds de DH (+8,5%), tandis que pour les banques publiques spécialisées, le RBE atteint 940 MDH, soit +51%. Le coefficient dexploitation moyen sétablit ainsi à 52%, en amélioration par rapport à 2003 (53,4%). En outre, le résultat net global sur base sociale sest établi à 3,47 Mds de DH, après une perte de 554 MDH en 2003. Si les banques commerciales ont multiplié par près de deux leur résultat à 3,39 Mds de DH, les banques publiques spécialisées ont dégagé un résultat net de 87 MDH contre une perte de 2,3 Mds de DH en 2003. Au finish, la rentabilité des actifs et celle des fonds propres se sont améliorées avec des ratios moyens du secteur, respectivement de 0,84 et 11%.