* Des opportunités offertes par le marché américain. * Le secteur privé devra sortir de sa frilosité. Les accords de libre-échange entre le Maroc et les deux pays que sont les Etats-Unis et la Turquie sont entrés en vigueur le 1er janvier 2006. Leur point commun est quil sagit daccords purement économiques, sans aucune clause dordre politique. Autre point commun : ils prévoient dès leur entrée en vigueur un traitement asymétrique en faveur du Maroc et leurs principaux objectifs sont laccroissement des échanges commerciaux et la promotion des investissements au Maroc. Accord Bush : quelles retombées ? En dépit des craintes des opérateurs économiques, laccord de libre-échange signé avec une grande puissance telle que les USA est un accord qui prend en considération le niveau de développement du Maroc. Cest également un accord différencié et progressif qui propose des dispositions particulières pour chaque catégorie de produits. Comme la souligné le président de lInstitut Marocain des Relations Internationales, Jawad Kerdoudi : « Contrairement à la notion de libre-échange, cest un accord restrictif pour certains produits sensibles, où des quotas limitatifs sont fixés. » Il sempresse dajouter :« Cest un accord qui ne prévoit pas daide financière pour la mise à niveau de léconomie marocaine en vue de son ouverture à terme». Il est à rappeler que les échanges commerciaux entre les deux pays ne représentent quenviron 0,5% des échanges américains avec le monde et la mise en application de lALE permet douvrir aux entreprises marocaines un accès libre au marché américain, a indiqué Mourad El Ayachi, conseiller commercial à lambassade du Maroc à Washington dans un entretien à la station de radio internationale « La Voix de lAmérique ». Cet accord est aussi une aubaine pour un pays comme le nôtre où le chômage bat son plein. Laccroissement des investissements américains au Maroc se traduirait nécessairement par une création de postes demploi. LALE prévoit la suppression des droits de douane sur plus de 95% des produits de consommation et des produits industriels importés dans le cadre des échanges commerciaux entre le Maroc et les Etats-Unis. Pour ce qui est des retombées sur léconomie nationale dune manière générale et sur le tissu économique en particulier, il est à reconnaître que la balle est dans notre camp. Jawad Kerdoudi a tenu à préciser que cet accord nest quun cadre de travail. Et quil appartient aux pouvoirs publics et au secteur privé de lui donner un contenu. Il entend par là que les autorités sont exhortées à tout mettre en uvre pour créer un climat favorable et incitatif à linvestissement. Des mesures draconiennes doivent être prises pour réformer lAdministration. Il est par ailleurs judicieux de développer les infrastructures, améliorer la qualification de la main-duvre, proposer des incitations fiscales intéressantes et promouvoir limage du Maroc à lextérieur. Le secteur privé est aussi appelé à faire preuve de plus de dynamisme. Il devra sortir de sa frilosité, de la routine des marchés traditionnels tout en augmentant la qualité des produits offerts. Les groupements dintérêts économiques sont une formule à encourager afin de pouvoir affronter les marchés de loncle Sam. Il ne faut pas se leurrer ; cet ALE ne nous sera profitable que si tout le monde se mobilise en mettant les bouchées doubles. Cet accord sinscrit dans la stratégie de lAdministration Bush détablir une zone de libre-échange dans la région du Moyen-Orient et de lAfrique du Nord, sachant que le Maroc a déjà conclu un accord de libre-échange avec la Turquie et établi une zone de libre-échange avec la Tunisie, la Jordanie et lÉgypte en vertu de laccord dAgadir.