* Le ministère des Finances et de la Privatisation lance une nouvelle étude sur la réforme de la retraite. * Pour plus de crédibilité, le MFP a contacté une dizaine de cabinets étrangers dont quatre ont répondu favorablement. Il y a du changement dans lair. Nous apprenons en effet que le ministère des Finances et de la Privatisation va lancer un appel doffres pour une étude des pistes de la réforme du système de la retraite. Louverture des plis est prévue pour le 19 octobre. Cette étude sera confiée à un cabinet étranger, de préférence européen. Le système de retraite au Maroc est confronté à des problèmes qui compromettent à terme son efficacité et sa viabilité si aucune mesure nest prise pour consolider ses équilibres. Ces problèmes se manifestent à travers la multiplicité des régimes, leur hétérogénéité, leurs insuffisances et leur manque defficience. Conscient de l'importance de ces défis, le gouvernement a adopté un plan daction pour la réforme de ce secteur. Ce plan sarticule autour de deux axes : la mise en place dun ensemble de mesures urgentes pour remédier aux difficultés auxquelles vont faire face certains régimes de retraite sur le court terme ; linscription dans une réflexion visant la refonte globale du système de retraite afin dassurer sa pérennité sur le long terme. Pourquoi une nouvelle étude ? Aujourdhui, le ministère de tutelle lance une nouvelle étude. Les réflexions entamées depuis 1997 risquent-elles de ne pas aboutir ? Certains annoncent que cest une réponse à la requête syndicale exprimée lors de la dernière Commission présidée par lex-Premier ministre Driss Jettou. Au niveau du cahier des charges, on apprend quil sagit de réaliser une étude actuarielle à lhorizon 2060 pour chaque régime de retraite sur la base dhypothèses cohérentes et dûment justifiées par le bureau détudes, permettant lanalyse de la situation actuelle et de fournir des projections démographiques, financières et des projections des engagements actuariels (dette implicite envers les actifs et les retraités ainsi que les affiliés non cotisants). Ces résultats sont à présenter sous lhypothèse dun régime fermé : arrêt de toute nouvelle affiliation et de toute nouvelle cotisation et constitution de droits dans le futur pour le stock des actifs actuels; régime semi-fermé : arrêt de toute nouvelle affiliation avec continuité de cotisation et dacquisition de droits dans le futur pour le stock des actifs actuels; et le régime ouvert : fonctionnement normal du régime. Ces résultats doivent permettre lappréciation de lévolution «dindicateurs déquilibre» tels que le rapport démographique; le taux de cotisation déquilibre sur différents horizons; lannée de rupture de léquilibre; lannée dépuisement des réserves; le déficit actuariel Des objectifs somme toute probants pour la pérennité de notre système de retraite, mais encore faut-il admettre que le processus de réforme a quand même parcouru un long chemin ayant permis nécessairement détablir un diagnostic fiable et de mettre en place les choix qui paraissent les plus solvables. «Je pense que la problématique principale à résoudre à travers cette consultation internationale réside dans le souhait, voire la contrainte de donner une légitimité politique et une crédibilité à la vision et aux solutions préconisées par le ministère de tutelle. Ce qui permet de renforcer cette analyse, cest lhétérogénéité des acteurs qui siègent au sein des deux commissions nationale et technique en termes de positionnement politique, dattentes et dintérêt», souligne un responsable dune caisse de retraite qui souhaite garder lanonymat. Confier cette étude à un cabinet international pourrait-elle aboutir à la définition de nouveaux scénarii autres que ceux retenus précédemment ? Daprès le même responsable : «Les scénarii de la réforme se limiteraient à mon sens aux choix suivants : Des réformes paramétriques qui sont inévitables en vue de trouver une issue aux déséquilibre structurels des 4 systèmes de retraite, réduire lampleur des prestations fournies et augmenter les cotisations. Reste que cela va engendrer certainement beaucoup de résistance eu égard à son impact sur le pouvoir dachat sur les retraités (prestations -) et sur les actifs (cotisations +) et ce en se plaçant dans le contexte actuel de notre pays et des perspectives qui se profilent sur le plan socio-économique. Des réformes organisationnelles, soit par la création de deux pôles : public avec le RCAR et la CMR et privé avec la CNSS et la CIMR. Ce scénario nécessite des efforts de coopération et de coordination pour une meilleure implémentation. Soit par des restructurations internes à chaque caisse en laissant la configuration actuelle du paysage de retraite». Les recommandations de cette nouvelle étude, qui prendra certainement du temps, seront présentées à la nouvelle équipe présidée par Abass El Fassi qui analysera les faits à sa manière.