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Instance équité et Réconcilliation
Publié dans Finances news le 09 - 06 - 2005

Le travail de l’I.E.R. avait comme objectif de faire la lumière sur les violations survenues dans le passé et permettre aux Marocains de tourner une page de leur histoire. Mais, apparemment, un chapitre lui a échappé : les violations morales et matérielles dont ont été victimes les familles des martyrs, disparus et prisonniers du Sahara marocain.
Ahmed Benzekri a la mémoire courte ou bien n’a-t-il pas la force d’ouvrir un dossier très lourd dans l’histoire du Maroc ? Telle est la question que se pose l’Association nationale des familles des martyrs, des disparus et des prisonniers du Sahara marocain qui avait adressé à l’époque une première requête au Conseil consultatif des droits de l’homme pour l’informer de toutes les violations morales et matérielles dont ont été victimes les familles des martyrs, disparus ou prisonniers. «Bien évidemment, on nous a promis que ce dossier sera traité par le Conseil. Mais, depuis la réunion de l’association avec le Conseil datant de janvier 2002, aucune suite n’a été donnée à ce dossier», avait déclaré Brahim Hajjam, secrétaire général de cette association.
Jusqu’au jour où une nouvelle équipe atterrit dans ce conseil. « Nous avons eu droit à des interlocuteurs plus attentifs. Durant la même période, nous avons eu plusieurs réunions avec Ahmed Benzekri, président de l’IER, qui était à l’époque président du Forum Vérité et Justice qui avait coopéré avec l’association et traité le dossier. Nous avons multiplié les courriers et même des communiqués à travers la presse, mais encore une fois nous n’avons eu aucune réponse et aucune suite favorable n’a été donnée à notre requête », constate-t-il avec beaucoup d’amertume. Une amertume qui n’égale en rien la consternation de certains prisonniers qui ont pris part à une conférence de presse tenue par cette association le samedi 4 juin au siège du syndicat de la presse à Rabat. Les uns ayant regagné la Mère patrie après trois décennies dans les camps «de concentration» à Tindouf pour découvrir tant d’ingratitude de la part de cette même Mère patrie pour qui ils ont porté les armes. Une conférence que la presse audiovisuelle et la presse nationale ont «ignorée». Résolument, ce dossier dérange!
Espoir vain
«On attendait avec beaucoup d’espoir et d’optimisme que l’Instance Equité et Réconciliation ouvre les volets du dossier des exactions dont ont été victimes les disparus du Sahara et leurs familles pour entamer une approche équitable et légale, conjuguant des démarches de reconsidération au profit des victimes. Néanmoins, ces attentes s’éclipsent du fait que l’instance a négligé nos revendications, pour des raisons incomprises. Serait-il, alors, question d’un oubli programmé, d’une crainte émanant de la nature de ce dossier ou juste d’une écoute qui a tardé à voir le jour?», se demande Brahim Hajjam.
Cependant, une question se pose : y a-t-il une similitude entre la violence dont ont été victimes les familles des martyrs et les violations qui ont marqué les années de plomb ?
Pour les membres de l’Association nationale des familles des martyrs, des disparus et des prisonniers du Sahara marocain, il n’y a aucun doute là-dessus.
Ainsi, et depuis trois décennies, ces familles ont terriblement souffert suite aux diverses formes d’infractions et de violations qui ont affecté leurs droits de citoyenneté.
La stratégie de l’Etat adoptée à leur égard depuis le déclenchement du conflit «n’a cessé de se manifester sous formes d’oubli, de marginalisation préméditée et d’indifférence injustifiée». A cela s’ajoute la position négative de la société civile et politique qui a fini par creuser le fossé entre ces familles et le reste de la société pour des considérations politiques sécuritaires. Ces violations ont touché aussi bien les familles des martyrs, des disparus que celles des prisonniers.
Les commis de l’Etat ne recouraient-ils pas à des procédés irresponsables et ignobles pour informer les familles du décès de leurs proches ? Et la désinformation de l’Etat quant au nombre réel des martyrs, n’est-elle pas en soi une violation du droit de savoir ?
Sur un plan matériel, les veuves n’ont obtenu qu’un salaire dérisoire et stationnaire en plus d’être privées de l’assurance santé sans préavis. Sans oublier qu’un bon nombre de familles n’a jamais pu jouir des doits que devaient et doivent leur assurer les services sociaux des Forces Armées Royales. Les familles des disparus, elles, n’ont pas eu droit à un traitement meilleur.
Quid de la vérité ?
Déjà, l’Etat estime le nombre des disparus à 452, alors «que notre association annonce plus de 600 selon les rapports élaborés par ses sections à travers le Royaume». Et malgré un vide législatif concernant le statut du disparu, sa famille était privée d’un ensemble de droits sous prétexte que leur proche était encore en vie. Pire, les épouses des disparus ont été victimes de la maltraitance et des immorales désignations dans les administrations.
L’association compte la privation de 601 familles de disparus des indemnités d’assurance en dépit de l’annonce officielle du décès de leurs proches faite le premier juin 2001, décès survenus lors de l’exercice de leurs fonctions sur le territoire marocain.
Mais, le comble est le traitement réservé aux prisonniers et à leurs familles. L’Etat marocain ne reconnaissait pas jusqu’à un futur proche l’existence de détenus marocains aux camps de l’ennemi. Leurs familles possèdent des certificats de disparition et non de détention. La preuve frappante est que si on feuillette leur livret militaire, il y est attesté que le «détenu» a exercé sur le sol national, en passant par plusieurs casernes alors qu’en réalité le concerné a été fait prisonnier. Le comble de l’ignominie est que l’Etat avait parfois refusé de recevoir les prisonniers, selon les témoignages des prisonniers libérés. Leur grade a été gelé tout au long de la période d’emprisonnement alors qu’une fois libérés, ils n’ont bénéficié d’aucune sorte d’indemnisation relative à leur emprisonnement. Leurs familles, elles, n’ont bénéficié que de la moitié de leur solde mensuelle depuis la date de disparition de leurs proches.
Sans parler de l’absence d’encadrement et de réinsertion sociale des libérés.
Et si, par ailleurs, l’association salue la fondation de l’IER ainsi que les démarches qu’elle a entreprises jusqu’à présent, elle souhaiterait vivement que cet organisme prenne en charge cette question.
De même que l’Etat marocain, dans le cadre de son projet socio-démocratique, est amené à entreprendre des actions palpables vis-à-vis des familles concernées, loin de toute démagogie ou discours de propagande. C’est la moindre des choses !


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