Une femme chef de gouvernement au Maroc : une utopie ? Peut-être. Mais sait-on jamais. Le sulfureux et imprévisible Donald Trump n'a-t-il pas été élu président de la plus grande puissance mondiale ? Croyez-moi, un jour ou l'autre, le Maroc moderne, tel que le construit avec maestria le Souverain, va s'affranchir de ces clichés rétrogrades et machistes et permettre aux femmes de jouer un rôle autrement plus important dans la scène politique. A la réflexion, le pays en a réellement besoin. La crise politique majeure que l'on traverse depuis plus de cinq mois n'est-elle pas le fait d'hommes à l'égo surdimensionné, enfermés dans l'arithmétique politicienne pour se disputer des fauteuils ministériels ? Et ce, au détriment des intérêts supérieurs de la nation. Rien que pour cela, il faut changer cet ordre quasi établi. Oui, il faut enfin une femme pour diriger ce pays. Alors, si j'étais chef de gouvernement, je commencerais par formater les partis politiques. Je les aurais bien supprimés, si cela ne constituait pas un recul démocratique majeur. Mais ils auront moins de poids dans la conduite des affaires du Royaume, car les portefeuilles ministériels seront dirigés par des technocrates. Au moins, loin des calculs politiques, chaque ministère pourra être géré comme une entreprise, avec des objectifs de résultats : la cartographie des affaires va donc changer. Et la parité, réduite aujourd'hui en une simple clause de style, sera respectée dans toutes les institutions publiques. Voire même tronquée à la faveur des femmes. Oui, c'est moi qui décide. Parité, mais aussi égalité des salaires à compétences égales, histoire de mettre fin à cette discrimination qui a trop longtemps duré. Si j'étais chef de gouvernement, je serais aux côtés de ces femmes rurales très souvent oubliées pour changer leur dur quotidien. Je mettrais fin aux mariages précoces de ces petites filles de ce Maroc profond. Mes deux chantiers prioritaires : l'éducation et la santé. L'éducation, parce qu'il faut planter tôt (dès la maternelle) les germes de ces graines qui feront le Maroc de demain. Celles qui vont grandir le patriotisme chevillé au corps, dans le respect des institutions et des autorités, le civisme en bandoulière. Nous ne serons peut-être pas là pour le voir, mais avec cette génération disparaîtra la corruption (ou du moins sera-t-elle vraiment insignifiante), les incivilités (à l'image des actes scandaleux que commettent certains supporters de foot), ces agressions physiques et verbales dont sont régulièrement victimes les femmes dans la rue... Un esprit sain dans un corps sain, dit-on. C'est un peuple en bonne santé, bien dans sa peau, qui pourra porter les ambitions de développement du Maroc. La santé pour tous serait donc ma priorité. Des chantiers importants et des idées novatrices, j'en ai plein d'autres. Et cette tribune est bien insuffisante pour vous les détailler. Mais si vous voulez tout savoir, élisez-moi chef de gouvernement. Rien que pour la journée du 8 mars. Bonne fête mesdames !