Oui, il faut se poser la question. Jusqu'à quand les citoyens devront attendre pour voir la mise en place du nouveau gouvernement ? Cela fait maintenant un mois et 20 jours que le Souverain a chargé le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane de former son équipe. Et visiblement, il n'y arrive pas. Du moins, jusqu'au moment où nous mettions sous presse. Tiraillé entre la convoitise de certains chefs de partis qui en veulent trop, l'avidité de ceux qui n'ont encore rien et qui aspirent à être casés quelque part (et pas n'importe où), et les prétentions légitimes de son camp vainqueur des élections, Benkirane semble être en face d'une équation insoluble. Pourtant, il va bien falloir, à un moment donné, arrêter de ménager la chèvre et le chou. Le champ des affaires du Royaume ne pouvant être indéfiniment l'otage des calculs politiques. Un gouvernement efficace, composé d'élus compétents, ne pouvant aussi, en toute logique, émaner d'arrangements et de compromis trouvés pour satisfaire les desiderata des uns et des autres. Et si tant est qu'in fine Benkirane arrive à dégager une majorité gouvernementale, on risque, au vu de la tournure que prennent les événements, de se retrouver avec une équipe pléthorique et très hétéroclite. Et l'histoire politique du Maroc nous a enseigné une chose : une coalition hétéroclite est forcément source de blocage et de lenteur. C'est une façon d'enterrer de façon cosmétique les divergences d'opinion profondes sous le prétexte de la nécessité de former un gouvernement. Surtout, une coalition hétéroclite est la meilleure manière de cocufier les électeurs. Car, la recherche systématique de compromis impose nombre de concessions qui, au final, vident les programmes «vendus» aux citoyens durant la campagne électorale de toute leur substance. Mais cela, les électeurs le savent. Et ils ne peuvent rien y faire. Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.