Quel gouvernement pour le Maroc de demain ? Difficile à dire. Les tractations, pour l'instant, se poursuivent. L'arithmétique politicienne roule à plein régime avec une seule certitude pour le moment : l'USFP a décidé de basculer dans l'opposition au moment où le bureau politique du MP vient d'approuver à l'unanimité la «décision de principe» de participer au gouvernement de Abdellilah Benkirane. En tout cas, les Marocains attendent de voir si la prochaine équipe dirigeante ne s'apparentera pas à un jeu de dames, avec une équipe pléthorique composée de nombreux rescapés «recasés», plusieurs rappelés et très peu de nouveaux sangs. Ce qui est sûr, et l'histoire politique récente du Maroc l'a prouvé, c'est qu'une coalition hétéroclite pourrait être source de lenteur et d'attentisme. Et forcément, cela serait préjudiciable à un moment où le Royaume est confronté à de nombreux défis socio-économiques dont il urge de trouver des solutions appropriées. En cela, quelle que soit la composition du prochain gouvernement, au bout d'une législature les citoyens trancheront. Une législature durant laquelle le PJD, dont l'arrivée au pouvoir est teintée de discours sceptiques, devra prouver sa capacité à gérer les affaires du pays et, surtout, répondre favorablement aux attentes et besoins des citoyens qui attendent de voir de réels changements dans leur quotidien. Et le premier exercice difficile auquel le parti de la lampe sera confronté est l'élaboration du projet de Loi de Finances 2012. L'actualité politique a tellement pris le dessus qu'on en arrive d'ailleurs à presque l'oublier. Et la mise en place du projet de Budget 2012 sera un exercice pour le moins délicat. Car, en dehors des contraintes endogènes, il y a la crise qui sévit en Europe, premier partenaire du Royaume. Une Europe dans l'expectative, prise en otage par l'agence de notation Standard & Poor's qui vient de menacer de dégrader la note de 15 pays de la zone euro. ■