D'innovant, de particulier, d'inédit… le gouvernement Benkirane n'a rien de tout cela. La nouvelle équipe semble être juste une coalition hétéroclite fruit d'un compromis pour pacifier les politiciens rebelles. Et devinez qui ont fait les frais de cette arithmétique politicienne : les femmes. Laissées en rade, boudées lors de la formation de ce gouvernement quasi exclusivement masculin, elles ruminent leur colère. A juste titre. Car elles nourrissaient beaucoup d'espoir au lendemain des élections législatives, pour trois raisons : Primo : le Souverain a initié d'importantes réformes constitutionnelles visant à consolider l'Etat de droit et à moderniser l'économie nationale. Secundo : ces consultations électorales étaient les premières de la nouvelle page que venait d'ouvrir le Maroc. Tertio : les Marocains ont manifesté leur volonté profonde de voir le processus de changement initié par le Souverain toucher le champ politique en portant notamment, pour la première de l'histoire politique du Royaume, les islamistes au pouvoir. Les femmes avaient donc, légitimement, tout lieu d'espérer que tous ces changements allaient inspirer les politiques afin qu'elles puissent, enfin, être actrices à part entière dans les défis socio-économiques auxquels doit faire face le Maroc. Que nenni ! Elles ont vite déchanté. D'autant que même le précédent gouvernement, avec ses 7 femmes à ses débuts, avait fait mieux. Aujourd'hui, la représentativité de la gent féminine est réduite à sa portion la plus congrue : une seule femme, Bassima Haqqaoui, siège dans le gouvernement de Benkirane. Une femme… pour 31 bonshommes. Belle conception de la parité !!! Pour sûr, en ce 8 mars, les femmes ne manqueront pas de se rappeler au bon souvenir de Benkirane. Car on ne peut bâtir le Maroc de demain sans toutes ses composantes. Surtout, sans toutes ces femmes qui, avec modestie et sans tapage, participent au développement économique du Royaume. Cela, les partis politiques, où souvent seuls les hommes sont mis en orbite, doivent le comprendre. Ils doivent surtout faire leur cette assertion de celle qu'on appelait la «Dame de fer», Margaret Thatcher, qui disait qu'«en politique, si vous voulez des discours, demandez à un homme. Si vous voulez des actes, demandez à une femme».