Production record de 128.000 tonnes sur une superficie de palmeraies de 50.000 ha, contre une moyenne annuelle de 90.000 t. Un niveau atteint grâce à la réhabilitation des anciennes palmeraies, la création de nouvelles exploitations ainsi que l'introduction de techniques de pointe en matière d'irrigation. Le programme de développement de la filière dattière commence à donner ses fruits. Les résultats de la saison actuelle dévoilés dans le cadre du Salon des dattes à Erfoud dépassent toutes les attentes. Notons que le secteur est au cœur des préoccupations du Plan Maroc Vert et est considéré comme l'un des principaux domaines de son pilier II. Il a bénéficié d'une attention particulière à travers la mise en place d'un contratprogramme de mise à niveau signé entre le gouvernement et les organisations interprofessionnelles mobilisant près de 7,7 milliards de DH entre 2010 et 2020. «La production de dattes a atteint cette année un niveau record de 128.000 tonnes sur une superficie de palmeraies de 50.000 ha, contre une moyenne annuelle de 90.000 t jusqu'en 2009 et ce, grâce aux efforts entrepris depuis le lancement du Plan Maroc Vert, notamment en termes d'amélioration des techniques de production, de renforcement des capacités des agriculteurs et de professionnalisation des acteurs», souligne Mohamed Saddiki, secrétaire général du ministère de l'Agriculture et des Pêches maritimes. La filière dattière joue un role capital dans l'économie oasienne. Elle contribue à hauteur de 40 à 60% dans la formation du revenu agricole pour plus de 2 millions d'habitants et à la création de 1,6 million journées de travail (MJT) par an pour une population rurale issue des régions les plus fragiles du Maroc et qui représentent près de 40% du territoire national. «En l'espace de quelques années, le secteur a enregistré d'importants progrès, concrétisés par la réhabilitation des anciennes palmeraies, la création de nouvelles exploitations ainsi que l'introduction de techniques de pointe en matière d'irrigation, d'exploitation et de valorisation des produits», affirme Brahim Hafidi, Directeur général de l'Agence nationale pour le developpement des zones oasiennes et de l'arganier (Andzoa). De multiples dispositions ont été instituées ces dernières années, partant de la révision des directives stratégiques de la filière jusqu'à la mise en place de nouvelles mesures pour l'incitation à l'investissement. Ceci présage une véritable révolution dans le secteur pour les années à venir à même de booster un développement durable de la zone et dont les prémices commencent à être constatées. «Le bilan des réalisations est très positif pour les différentes composantes du contrat-programme. La production de vitroplants, par exemple, a atteint 500.000 annuellement contre 30.000 en 2010, et le programme de plantation de palmiers-dattiers aura atteint à fin 2016 un taux de réalisation de 68%, sachant que l'objectif des 3 millions sera réalisé en 2018, deux années avant l'échéance fixée», explique Hafidi. Pour valoriser au mieux la datte marocaine, un programme ambitieux de normalisation a été initié pour faciliter son accès dans divers marchés. Il concerne 39 unités de stockage frigorifique, de conditionnement et d'emballage des dattes d'une capacité de 8.880 t en cours de réalisation, dont plus de 50% des unités sont déjà fonctionnelles au niveau des régions productrices, pour un objectif de 30.000 t à l'horizon 2020. Signalons qu'actuellement notre pays compte plus de 5 millions de palmiers-dattiers, ce qui lui permet d'occuper la 3ème place au niveau des pays du Maghreb et la 7ème mondialement. C. Jaidani Le salon d'Erfoud met l'accent sur les changements climatiques La 7ème édition du Salon international des dattes (Sidattes) a eu lieu dans la ville d'Erfoud. Le thème de cette année a porté sur «Le palmier-dattier : pilier des oasis pour l'adaptation aux changements climatiques». Le Salon a pour objectif de valoriser les produits du dattier et de développer les secteurs liés à l'écosystème oasien. L'événement représente également une plateforme de communication exceptionnelle pour la promotion de la datte marocaine. De plus, il est devenu un espace privilégié pour pousser l'agriculture phoénicicole, à répondre à la nécessité de développer tous les sous-secteurs liés à l'écosystème oasien. Ce Salon a donné une grande impulsion aux différentes activités agricoles des oasis, surtout au palmier-dattier (pilier de l'agriculture dans ces zones fragiles et source de revenus importante pour les agriculteurs). Economie oasienne Le développement de l'économie des oasis est un enjeu important pour notre pays. Les statistiques du haut-commissariat au Plan font ressortir que ces régions concentrent le plus haut niveau de pauvreté du pays. Des zones qui évoluent dans un environnement hostile à la merci des aléas climatiques. Toutefois, il faut noter que l'essor de ces régions est possible si l'on prend en considération leurs potentialités. La filière phoenicicole est la mieux disposée pour jouer les premiers rôles dans le programme de développement. Elle compte à son actif plusieurs atouts et forces qui la prédisposent à évoluer vers une branche d'activité hautement et durablement compétitive. Le secteur est sous l'empreinte de plusieurs contraintes qui réduisent son rendement. Cela fait du Maroc un importateur de dattes alors qu'à l'aube de l'indépendance, le produit marocain était très prisé à l'international. La collecte, le stockage, le conditionnement, la distribution sont les maillons faibles de la filière. Une partie de la production est perdue à cause de la défaillance ou la limite de ces conditions. Le lancement des chaînes de froid tout près des sites de production a permis de préserver et de valoriser les produits locaux. Une initiative qui a également renforcé le potentiel à l'export. Il faut dire que le palmier-dattier occupe la 5ème place après les olives, les rosacées, les agrumes et les raisins en termes de valeur produite. Au niveau des zones de production, les dattes caracolent en tête des arbres fruitiers et constituent le moteur de développement de l'économie de ces zones. Par ailleurs, il faut préciser que ces régions, du fait de leur emplacement dans le Maroc «inutile», ont été longtemps très marginalisées. Elles restent moins loties en matière d'infrastructures de base. Une condition sine qua non pour tout essor local.