Le ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime et l'Association du Salon international des dattes du Maroc ont organisé, du 31 octobre au 3 novembre 2013, la quatrième édition du Salon international des dattes du Maroc à Erfoud. Le ministre de l'Agriculture, Aziz Akhannouch a présidé l'ouverture de cette édition, placée sous le thème : «Le renouvellement de nos palmeraies, un nouveau souffle pour nos oasis». L'édition 2013 a visé le développement des secteurs liés à l'écosystème oasien, la mise en valeur de la filière phoenicicole et la mise en place d'un espace de rencontres et d'échanges entre les différents opérateurs. Dans ce cadre, des ateliers scientifiques ont été organisés lors des deuxième et troisième journées du Salon où la communauté scientifique et technique a échangé avec les professionnels sur les dernières technologies et innovations visant le développement diversifié et des capacités de production vitro plants. Ce programme répond au souci d'insuffler une nouvelle dynamique socioéconomique dans la région et la promotion de l'agriculture oasienne «qui a perdu, en moins d'un siècle, près de onze millions de palmiers dattiers, soit 2/3 du patrimoine national», a précisé Akhannouch. Ce qui pousse le Maroc à importer en moyenne 30.000 tonnes de dattes par an, soit environ 1/3 de la production annuelle moyenne. Elles proviennent principalement d'Irak (40%), de Tunisie (35%), des Emirats Arabes Unis (7,5%) et d'Egypte (5%). Si les raisons de cette perte sont connues (maladie du Bayoud et sécheresse), le Plan Maroc Vert apporte le cadre approprié à la mise en application des solutions à cette situation contraignante. D'une part, un plan national de développement du palmier dattier a été lancé visant la reconstitution et la restructuration des palmeraies. Le premier axe se fixe comme objectif la reconstitution de la palmeraie décimée par le Bayoud et la sécheresse. «La reconstitution vise l'encouragement de la création de nouveaux vergers sur les extensions par la distribution gratuite aux agriculteurs via des contrats, des plants de palmiers dattiers obtenus par multiplication in vitro des variétés et des clones sélectionnés, tolérants au Bayoud et de bonne qualité», explique Brahim Hafidi, Directeur général de l'Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l'arganier (ANDZOA). Le deuxième axe a pour objectif le nettoyage des touffes, la correction de la densité et les plantations en ligne. D'autre part, un contrat-programme relatif au développement et à la promotion de la filière dattière a été lancé à l'horizon 2020. «Nous visons la réalisation d'une production en dattes de 170.000 tonnes en 2020 contre 100.000 tonnes actuellement» a déclaré le ministre de l'Agriculture. Ce regain d'intérêt accordé à la phoeniciculture a fait progresser la production de dattes, toutes variétés confondues, de 11% par rapport à la campagne de 2009 pour atteindre 110.00 tonnes cette année. Ce niveau de production fait du Maroc le 7ème producteur mondial. La multiplication in vitro Le Maroc bénéficie d'une riche diversité génétique phoenicicole. Près de la moitié de son patrimoine est constituée par quelque 453 variétés, l'autre moitié par des «khalts», palmiers issus de noyaux et différents les uns des autres. Si cette situation ne permet pas d'avoir globalement une production homogène et de haute valeur commerciale, elle offre, en revanche, des opportunités en matière de sélection et de création variétale. Et comme la production de trois millions de pieds de palmiers dattiers à l'horizon 2020 ne pourrait se faire par la seule reproduction naturelle, l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) a entrepris plusieurs actions visant une meilleure valorisation des ressources génétiques phoenicicoles pour le développement de la filière. Dans ce cadre, un laboratoire de production «in vitro» a été inauguré en 2011 à Errachidia. Aujourd'hui, 50.000 souches sont produites annuellement. Ce qui permet d'avoir 500.000 pieds palmiers dattiers de variétés très rentables telles que «Majhoul» et «Boufeggous», et très résistantes aux Bayoud, comme «Nejda». Coup de pouce pour les dattes marocaines Le ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime envisage, également, d'appuyer la promotion de la commercialisation des dattes marocaines sur le marché national et spécialement dans les grandes et moyennes surfaces (GMS). C'est ainsi que trois conventions de commercialisation des dattes marocaines ont été signées, en marge de l'inauguration du Salon international des dattes, avec trois grandes enseignes de GMS au Maroc, en l'occurrence Marjane, Label' Vie et Aswak Assalam. Ces conventions ont pour objet de mettre en place un cadre spécifique de concertation et de collaboration entre ces trois enseignes et le ministère, en vue de faciliter aux groupements d'intérêts économiques (GIE) l'accès aux grandes surfaces ainsi que la commercialisation des dattes des oasis du Maroc dont la production à terme est estimée à 8.000 tonnes. L'objectif global concerne l'amélioration substantielle des revenus des producteurs de dattes et dérivés, à travers la promotion et la valorisation commerciale de ces produits dans le marché national de la grande distribution, et la contribution au développement économique et social local, particulièrement dans les zones oasiennes.