Les actionnaires de BMCE Bank of Africa devront statuer dans un mois sur l'émission d'un emprunt obligataire de type «Green Bonds» ou obligations vertes. Cette émission aura un plafond assez modeste par rapport aux émissions obligataires classiques d'une banque de cette taille au Maroc. Il se limitera à 500 MDH. Modeste certes, mais suffisamment élevé pour dépasser le stade d'effet d'annonce. Green cash signifie-til green business ? Très souvent. Car de plus en plus d'entreprises industrielles, même à l'image des constructeurs automobiles, lèvent des obligations vertes pour financer une activité à efficacité énergétique élevée. Cela permet d'être visible dans les radars des fonds d'investissement qui donnent une grande pondération à cette thématique dans le choix de leurs investissements. Cela offre une base d'investisseurs plus large, améliore l'image de marque de la firme et permet même d'atteindre des conditions de financement avantageuses, grâce justement à la large palette d'investisseurs potentiels. Aujourd'hui, il n'existe pas de méthode robuste et reconnue d'évaluation des projets, malgré la mise en place en 2014 des «green bonds principles». Plusieurs acteurs du secteur, généralement des banques européennes et des fonds souverains à thématique verte, ont essayé d'harmoniser la mise en œuvre de ces émissions. L'objectif est d'en préciser les modalités d'émission et d'éligibilité. Ces «principes» considèrent comme éligibles un large panel d'activités, telles que les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique, la gestion durable des déchets, l'utilisation durable des terres (incluant les activités agricoles et forestières), la gestion de la biodiversité et de l'eau, sans oublier le transport propre. Une liste non exhaustive dont les critères restent à définir. Si BMCE BOA souhaite atteindre des investisseurs internationaux à travers cette émission, elle sera ainsi obligée de porter dans son bilan l'équivalent de l'émission obligataire en actifs verts ou de financer exclusivement des clients orientés de la sorte. Dans les deux cas, BMCE BOA disposera de 500 MDH d'actifs verts dans son bilan. Une thématique de plus en plus présente chez BMCE BOA L'approche écologique prend de plus en plus forme chez la banque bleue. BMCE BOA dispose en effet dans ses filiales d'un OPCVM, lancé en 2015, à forte connotation ISR (Investissement socialement responsable). Ce dernier est capable de porter une bonne partie de cette émission obligataire. Dénommé Capital ISR, il a pour objectif «d'offrir aux porteurs de parts un véhicule de placement offrant une exposition au marché Actions en orientant exclusivement les actifs sous gestion vers des entreprises sélectionnées à travers un certain nombre de critères socialement responsables, définies par une agence internationale de notation», peut-on lire sur la brochure commerciale du fonds. Investi en permanence à hauteur d'au moins 60% en actions, 27% de ses actifs sont placés dans des valeurs bancaires. Sur une année, le fonds réalise une performance assez identique à l'indice Masi. Depuis le premier janvier, il réalise une performance de 12,41%, très proche de celle du Masi (11,65% le lundi 19 septembre à la clôture).