La méforme du marché boursier n'a pas manqué d'impacter négativement les performances des OPCVM actions et diversifiés dont les rendements se sont significativement effrités depuis le début de l'année. La bonne exécution budgétaire ainsi que les opérations d'échanges de titres réalisés par le Trésor cette année sont autant d'éléments en faveur du marché des taux. La situation va de mal en pis sur le marché des actions. Ce dernier et après avoir montré de tangibles signes de redressement en début d'année avec un Masi qui a grimpé à 10.513 points, atteignant une performance de 9,29% début mars et des transactions qui sont montées en flèche, générant un volume quotidien moyen dépassant les 120MDH «en hausse de 80% comparé à l'année précédente», croule brutalement et renoue avec sa fâcheuse habitude de destruction de valeur. Au bilan, le Masi affiche une contreperformance de 5,48% à fin novembre. À un mois de la fin de l'année, le Masi affiche certes une reprise, mais elle reste timide. L'évolution mensuelle de l'indice ne dépasse pas, en effet, le 0,13%, au titre du mois de novembre dernier. Pour ce faire, le Masi a profité de la bonne orientation de Maroc Telecom et d'Attijariwafa bank pour emprunter un trend haussier jusqu'à son plus haut du mois (9.268,3 points), avant d'entamer un mouvement baissier alimenté par une prise de bénéfice sur des valeurs telles que Lafarge et Holcim. Légère reprise pour le marché Actions Sur le plan des perspectives, les analystes s'attendent à une légère reprise durant le mois de décembre alimentée, surtout, par l'effet positif de la deuxième introduction en Bourse de cette année de la part du conseil assureur AFMA. Le marché des actions devrait, selon les anticipations des analystes, comprimer sa contre-performance à 2% au terme de l'année. Notons que la méforme du marché boursier n'a pas manqué d'impacter négativement les performances des OPCVM actions et diversifiés dont les rendements se sont significativement effrités depuis le début de l'année et continuent de ce fait de perdre du terrain au profit des fonds investis en obligations. Ces derniers profitent de la bonne exécution budgétaire ainsi que des opérations d'échanges de titres réalisées par le Trésor cette année. En effet, le marché des taux reste marqué par une demande importante sur les titres, face à une offre de titres qui serait de plus en plus maîtrisée, ce qui est propice à une détente des taux. Parallèlement, soutenue par le raffermissement des réserves nettes de change, la situation de la liquidité bancaire s'améliore d'un trimestre à l'autre. En effet, la baisse de la facture énergétique, la dynamique remarquable des industries exportatrices et la bonne tenue des IDE continuent de contribuer activement à l'absorption du déficit de la liquidité. Dans ce contexte, les trésoreries bancaires se sont globalement détendues et leur déficit s'est atténué. Au fur et à mesure que la liquidité s'améliore, la Banque centrale ajuste à la baisse le volume de ses interventions sur le marché afin de maintenir son équilibre. Les fonds actions en net repli La tendance observée sur le marché boursier n'a pas été sans impact sur les OPCVM actions. La contreperformance moyenne de cette classe d'actif continue de perdre du terrain. Les OPCVM actions grand public ont marqué une baisse de 0,5% en novembre dernier. De ce fait, la performance moyenne à fin novembre (year to date) des 64 fonds grand public de cette catégorie se replie à -1,7%. Toutefois, cette évolution cache des disparités. 21 fonds ont en effet placé leur performance en territoire positif, avec à leur tête «Patrimoine Al Moussahama» qui a généré une performance de 9,3%. Il est suivi de «Profil dynamique», fonds également géré par Wafa Gestion et «RMA Expansion» de RMA Asset Management avec des performances respectives de 5,3% et 4,8%. A contrario, la plus importante baisse à fin novembre (-14,3%) est attribuée à «FCP CFG Construction» de CFG Gestion. Le diversifié s'en sort mieux De même, les OPCVM diversifiés grand public, investis en partie en actions, n'ont certes pas été épargnés par la baisse du marché boursier, mais ils s'en sortent mieux que les OPCVM actions du fait qu'ils sont également investis sur le marché des taux. La contre-performance moyenne mensuelle des 40 fonds diversifiés grand public au titre du mois de septembre 2015 s'est limitée à -0,1%. En revanche, la performance year-to-date à fin novembre de cette catégorie de fonds ressort positive à 1,4%. «Profil Harmonie», un fonds de Wafa Gestion affiche, la plus forte performance au titre des onze premiers mois de l'année : 10,2%. «BMCI Gestion Sérénité» de BMCI Asset management occupe la deuxième place de la catégorie avec une évolution de 7,7%. «CDM Profil Equilibre» de Wafa Gestion s'approprie la troisième place du podium avec un 4,6% de performance. A contrario, «Al Istitmar Chaabi Diversifié» d'Upline Capital Management affiche la plus lourde perte de sa catégorie. Elle se situe à -3,4% à fin novembre. L'obligation MLT gagne du terrain Les performances des fonds investis dans les obligations «moyen et long termes» ont gagné du terrain durant le mois de novembre. En effet, la tendance des 79 fonds grand public est restée positive le mois dernier, avec une performance se situant à +0,17%. De ce fait, la performance yer-to-date de cette catégorie ressort à 2,75% à fin novembre. Les plus fortes hausses à fin septembre sont à mettre à l'actif de «Oblifutur» de Wafa Gestion et «Fcp Capital Plus», fonds de BMCE Capital Gestion qui ont réalisé des performances repectives de 4,6% et 4,2%. Ils sont suivis de près par «Dar Ad-Damane Fund» de CDG Capital Gestion, avec une progression de 4% au titre des onze premiers mois de 2015. En revanche, «RMA Rendement Plus» de RMA Asset management conserve la plus faible évolution de sa catégorie, soit +0,5%. Le CT peu rémunérateur Les fonds obligations court terme grand public ont affiché en moyenne 2,4% de performance à fin novembre 2015. «Africapital Cash» de Africapital Management s'est démarqué par rapport au 35 fonds grand public de sa catégorie en réalisant une performance year-to-date de 3,3%. Il est suivi par «Emergence Bond Fund» de Valoris Management et «FCP Capital Imtiyaz Liquidite» de BMCE Capital Gestion, qui marquent respectivement des hausses de 3,15% et 3,1%. À l'image des fonds Obligations CT, les 47 fonds monétaires grand public ont enregistré une performance year-to-date moyenne positive de 2,35%. C'est «Emergence Money Market Fund» de Valoris management qui s'affiche en tête de liste avec une performance year-to-date de 3,1%. Il est suivi de près par «CFG Tresocorp» de CFG Gestion et «Alpha Monétaire» de RED MED Asset Management qui ont offert, chacun, un rendement à fin septembre 3%. En conclusion, l'investissement financier en produits de taux continue à prendre le dessus face à un marché des actions toujours morose. Les OPCVM obligataires se sont révélés être les champions de la performance cette année. Karim El Hnot Directeur général de Sogécapital Gestion (groupe Société Générale Maroc) «Les tendances observées devraient se maintenir» Les ECO : Quelles ont été les tendances des OPCVM, depuis le début de l'année ? Karim El Hnot : Le marché de la gestion collective a faiblement évolué, depuis début 2015, après une année 2014 où l'évolution a été importante. En effet, les actifs sous gestion n'ont augmenté que de 3,3%, depuis le début de l'année à début décembre, évolution due en grande partie à un effet de marché (revalorisation des positions détenues par les fonds). Je voudrais souligner que Sogécapital Gestion a, largement, surperformé le marché en termes d'évolution des encours, puisque nous avons enregistré une hausse de 21% des actifs sous gestion en 2015. En termes de catégories, le monétaire a enregistré une nette baisse des actifs sous gestion, passant de 75 MMDH à 65 MMDH, au profit de l'obligataire moyen et long termes qui passe de 148 MMDH à 167 MMDH, ce qui démontre que les investisseurs ont procédé à des arbitrages, passant du monétaire (et dans une moindre mesure l'obligataire court terme) vers l'obligataire moyen et long termes. Les autres catégories, à savoir le diversifié, l'action et la catégorie contractuelle ont connu des souscriptions nettes positives, mais qui restent faibles, comparées à l'obligataire. Concernant les performances globales, et comme on s'y attendait, le marché de taux à enregistré la meilleure performance, avec une moyenne de 3,21% pour les fonds obligataires, de 2,81% pour l'obligataire court terme et de 2,48% pour les fonds monétaires (au 4 décembre). Les fonds actions et diversifiés ont globalement pâti de la conjoncture négative du marché et enregistrent des moyennes respectives de -1,11% et 1,77% qui, notons le, restent largement au-dessus du MASI pour les fonds actions. Quelle est la tendance des OPCVM en décembre et comment ce marché finira l'année ? À trois semaines de la fin de l'année, l'heure est au bilan. Les tendances, observées depuis 2015, devraient se maintenir. Le marché taux profite d'une situation du Trésor qui s'améliore et d'une liquidité globale qui se détend. En effet, les avoirs extérieurs nets se sont inscrits en hausse, cette année, suite à l'amélioration de la balance commerciale, ce qui, par ricochet, a détendu la situation liquidité des banques. Ces dernières ont toujours recours à la monnaie centrale, mais ce recours est passé de 42 MMDH, fin 2014, à 20,6 MMDH actuellement. Le Trésor n'aura aucun mal à boucler ses besoins de fin d'année à des taux stables. Concernant le marché actions, on observe, depuis quelques jours, une légère accélération de la baisse. Le marché clôturera vraisemblablement dans le rouge, et les quelques opérateurs, qui s'attendent à une hausse du marché dans le sillage des traditionnelles opérations de fin d'année, risquent d'être déçus.