Mali, Burkina Faso, Côte d'Ivoire..., l'Afrique subsaharienne fait de plus en plus les frais du barbarisme orchestré par des groupes terroristes. Dernier pays à être frappé par ces assassins ambulants, la Côte d'Ivoire, victime d'un attentat qui a fait 18 victimes innocentes et des centaines de blessés dans la station balnéaire de Grand-Bassam. En incluant les 6 assaillants tués, on dénombre au total 24 morts. Le constat est là : les miasmes du terrorisme se disséminent peu à peu en Afrique, laissant sur leur sillage leurs lots de morts et de familles dévastées. Avec pas moins de quatre attaques terroristes en un peu plus d'un an, dont deux à Bamako, perpétrées toutes dans des endroits réputés pour être des lieux fréquentés par des touristes étrangers, ces obscurantistes cherchent résolument à être sous le feu des projecteurs. Car le carnage sert de caudataire à ces criminels et frappe les esprits. Ils ne défendent guère une idéologie. Ils ne défendent guère l'Islam. Ils se livrent plutôt une guéguerre à distance pour signer les assassinats les plus retentissants, les plus sanguinaires possibles. Al-Qaïda au Maghreb islamique, Daech, Boko Haram, Mujao, Shebab... ils sont tous en quête de légitimité et de leadership au travers de massacres visant à servir leur vil ego. Aujourd'hui, l'Afrique ne devra plus seulement relever son énorme défi relatif au développement économique, mais elle devra également faire face au défi sécuritaire. Car la gangrène du terrorisme, avec ses ramifications aussi nombreuses que dangereuses, est bien là, sournoise, vicieuse, lâche, perfide. L'heure est donc à la mobilisation plurielle pour dresser un rempart contre ces fanatiques adeptes des attentats suicides et des exécutions sommaires. Autrement dit, il est temps que les pays africains mettent en commun leurs compétences afin de traquer ces radicaux pour qui tuer est un acte jouissif dont ils se glorifient ignominieusement. L'expérience et l'expertise acquises par le Maroc dans la lutte contre le terrorisme, pays qui a connu deux attentats meurtriers (16 mai 2003 à Casablanca et 28 avril 2011 à Marrakech), pourraient, à juste titre, servir à bon nombre de pays africains. Comme elles servent, d'ailleurs, très utilement, à beaucoup d'autres pays, notamment la France dont les renseignements fournis par le Royaume ont permis de remonter jusqu'au logement d'Abdelhamid Abaaoud, le cerveau présumé des attentats meurtriers du 13 novembre dernier à Paris. Ce n'est donc pas étonnant si, au lendemain des attentats en Côte d'Ivoire, une délégation d'experts marocains s'est rendue à Abidjan, sur instructions du Souverain, pour apporter aide et soutien aux enquêteurs ivoiriens. C'est un nouveau jalon posé dans la coopération entre les deux pays, quand bien même les circonstances restent assez malheureuses.