L'Afrique de l'Ouest devrait « réfléchir davantage » à la création d'une force régionale antiterroriste, a estimé samedi le président de la commission de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), dont les 15 pays membres tiennent sommet à Dakar. Plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, jusqu'ici épargnés par le terrorisme, ont connu l'an dernier une série d'attentats meurtriers, tandis que le groupe islamiste Boko Haram, actif depuis 2009 au Nigeria, a étendu ses exactions aux pays frontaliers. En sept ans de violences, il aurait fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés. Cette déclaration est intervenue peu après l'annonce d'un nouvel assaut de Boko Haram au Niger: le groupe aurait tué plus d'une trentaine de soldats à Bosso, une localité proche de la frontière avec le Nigeria. Selon le ministère nigérien de la Défense, cette attaque intervient alors que la Force multinationale mixte (Nigeria, Niger, Tchad, Bénin et Cameroun) s'apprête à lancer une offensive « décisive » contre Boko Haram dans la région du lac Tchad. Pour le chef d'Etat sénégalais Macky Sall, président en exercice sortant de la Cédéao, « les attaques au nord Mali, à Bamako, à Ouagadougou et à Grand Bassam montrent clairement que la menace terroriste reste une source de préoccupation pour notre sous-région ». Il a tenu cependant à « lever tout amalgame » entre Etats musulmans et terrorisme : « il n'y a aucun Etat islamique en Afrique de l'Ouest correspondant aux viséesterroristes de Boko Haram », a-til dit. « Boko Haram reste Boko Haram. Et l'islam n'a rien à voir avec le terrorisme et sa folie meurtrière. »