Au terme du Sommet, organisé mardi à Niamey par les cinq pays du bassin du Lac Tchad (Nigeria, Cameroun, Niger, Tchad et Bénin) a abouti à la mise en place d'une force régionale pour lutter contre le groupe armé islamiste nigérian Boko Haram et qui entrera en action en novembre. L'établissement de l'Etat-major de cette force sera accéléré de façon à le rendre opérationnel avant la fin du mois de novembre, Cette force vient à point nommé quand on sait que le conflit entre Boko Haram et les forces de sécurité nigérianes a fait plus de 10.000 morts et 700.000 déplacés en cinq ans. La décision des cinq chefs d'Etat des pays du bassin du Lac Tchad (Nigeria, Cameroun, Niger, Tchad et Bénin) au terme du Sommet de Niamey, organisé mardi, de la création d'une force de 700 soldats pour lutter contre Boko Haram a été vivement accueillie par les Etats limitrophes mais aussi par la communauté internationale. Car l'éventualité de voir cette organisation terroriste devenir un prolongement de Daech (État islamique en Irak et au Levant, EIIL) se fait de plus en plus claire et inquiète au plus haut point les dirigeants de la sous régions. C'est dans ce contexte que la mise en place de cette force armée à même de mettre hors état de nuire cette organisation, qui sévit déjà au Nigeria et au Cameroun, trouve toute sa justification. Cependant, certains parlent d'un acte tardif puisque Boko Haram tue et viole depuis plusieurs années. Toutefois, reconnaissent les observateurs, cette nouvelle stratégie de lutte commune des états-majors des différents pays du bassin du lac Tchad devra permettre de lutter d'une manière efficace contre les mouvements terroristes et servir d'exemple pour les autres régions d'Afrique car la mutualisation des actions constitue un rempart aux groupuscules armés sur l'ensemble du continent. Et c'est à juste titre que s'exclame Karidjo Mahamadou, ministre nigérien de la Défense, devant ses homologues nigérian, camerounais, tchadien et béninois, en prélude de la rencontre des chefs d'Etat, en ces termes : « Notre espace est envahi par les forces du mal. Les souffrances des populations riveraines du lac Tchadnous interpellent et nous commandent d'agir » avant d'ajouter « dans la cohésion et la solidarité, nous devons regarder dans la même direction le danger qui menace notre environnement et y faire face », regrettant au passage l'avancée « alarmante » de « l'ennemi commun » du fait d'« insuffisances organisationnelles ». Par ailleurs, les pays concernés se réunissent régulièrement depuis le sommet de Paris en mai pour tenter de coordonner la lutte contre Boko Haram, un groupe terroriste qui contrôle des pans entiers de territoires du nord-est du Nigeria. La dernière réunion de ce genre, au niveau ministériel, s'était tenue au Nigeria début septembre. D'ailleurs, au cours de cette rencontre, le Nigeria avait demandé à ses voisins de mieux sécuriser leurs frontières communes pour empêcher Boko Haram de s'y réfugier ou d'y importer des armes. Ces échanges se tiennent dans le cadre de la Commission du bassin du lac Tchad, une organisation régionale dont la réactivation avait été décidée à Paris. Le Bénin, qui est voisin du Niger et du Nigeria, a été invité à participer bien qu'il ne soit pas membre de la Commission. Le conflit entre Boko Haram et les forces de sécurité nigérianes a fait plus de 10.000 et 700.000 déplacés en cinq ans.