A quand la fin du calvaire des 223 filles kidnappées par la secte islamiste Boko Haram au nord du Nigéria ? Difficile de le dire. Cependant l'espoir est permis car est la chasse est, désormais, lancée contre Abubakar Shekau et ses acolytes. Une mobilisation internationale qui devra porter ses fruits tant la collaboration est totale pour délivrée les captives de ce groupuscule islamiste et qui n'a que trop sévi au Nigéria. D'ailleurs, une rencontre doit se tenir instamment à Paris. C'est ce vendredi, 16 mai, que se tient, à Paris, le sommet africain devant réunira, autour de François Hollande, les dirigeants d'au moins cinq pays du continent : le Nigeria et quatre de ses voisins, le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Bénin pour coordonner la lutte contre le groupe islamiste Boko Haram. L'invite du président français aux Américains et aux Britanniques, de prendre part à cette rencontre montre la détermination du chef de l'Etat français, avec l'aide de la communauté internationale, à en finir avec ce groupe terroriste. Il n'y a guère donc de doute que la mobilisation sera totale pour retrouver et libérer les 223 filles kidnappées par Boko Haram. Pour ce faire, c'est la grosse artillerie qui est mise en marche. Déjà, la surveillance de la région par des drones où Boko Haram a tissé sa toile, en tuant et en terrorisant de paisibles et innocents citoyens, ne devrait pas tarder à frapper fort, les images satellitaires aidant. En outre, l'offre de 50 millions de nairas (215.000 euros), par la police nigériane pour des informations permettant de retrouver les filles otages, va inciter certains complices des islamistes à se démarquer de ce groupe criminel et aider à le démasquer. En la matière, des cas sont légions. Mieux, outre les Français, les Américains et les Britanniques, d'autres pays, et pas des moindres se sont joints à cette lutte contre le terrorisme au nord du Nigéria et qui se disent prêts à tout faire pour tirer les filles kidnappées des griffes de Boko Haram, c'est le cas de la Chine. La société civile n'est pas en reste car les manifestations se poursuivent à travers le monde. D'ailleurs, à Dakar, un collectif d'organisations de femmes et de défense de droits de l'Homme a protesté avant hier près de l'ambassade du Nigeria, pour exprimer sa solidarité et son indignation. Sans compter que le Conseil de sécurité affirme que les exactions de Boko Haram peuvent constituer des crimes contre l'humanité. On voit bien que l'étau se resserre autour de cette bande criminelle. Face à cette mobilisation, sans précédent, dans la guerre qui oppose le gouvernement nigérian à ces terroristes, Boko Haram continue de narguer la communauté internationale en exigeant de surcroit la libération de prisonniers de son groupe islamiste en échange de celle des jeunes filles. Un chantage odieux que le Nigeria a aussi tôt refusé car il ne sera jamais question de libérer des membres de Boko Haram en échange des lycéennes enlevées. C'est dans ce contexte que se tient le sommet de Paris où il sera question d'uniformiser les méthodes et les moyens de lutte cette secte mais aussi de toutes les formes de terrorisme dans la sous région. En la matière, la France n'est pas à sa première initiative. On se rappelle du Sommet de l'Elysée pour la aix et la Sécurité en Afrique, tenu à Paris les 6 et 7 décembre 2013. Même si les travaux de ce Sommet ont porté sur la paix et la sécurité en Afrique, le partenariat économique et le développement, le changement climatique, il n'empêche qu'il a permis de mettre une place une stratégie commune dans le domaine de la sécurité. D'ailleurs le succès fut total puisque 53 délégations de pays africains et la France ont participé à ce Sommet ainsi que les représentants des Nations Unies, de l'Union africaine, de l'Union européenne, du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement. Parmi les recommandations, il y a lieu d'évoquer l'attachement des Chefs d'Etat et de Gouvernement, au cours du Sommet de décembre, à la sécurité collective sur le continent africain et leur engagement à favoriser la paix et promouvoir les droits de l'Homme, en conformité avec les buts et principes de la Charte des Nations Unies et de l'Acte constitutif de l'Union africaine. En outre, ils ont appelé de leurs vœux le renforcement du dialogue stratégique entre l'Afrique et la France pour une vision commune des menaces. Ils ont également affirmé que paix, sécurité et promotion et protection des droits de l'Homme étaient indissociables et qu'une action rapide, en cas d'atteintes graves aux droits de l'Homme, pouvait constituer un outil efficace dans la prévention des conflits. Pour la rencontre du samedi, l'urgence oblique, on devrait rentrer dans le vif du sujet : comment contrer Boko Haram dans sa marche destructive, les moyens et les mécanismes à mettre en place et la coordination des efforts. Il sera également abordé le renforcement des capacités du Nigéria et ses pays voisins mais aussi et surtout la mutualisation des informations. Car il faut souligner que l'insurrection islamiste en 2009, au nord du Nigéria, a fait des milliers de morts dont près de 2.000 depuis le début de cette année. Initialement concentrées dans le Nord à majorité musulmane, où Boko Haram revendique la création d'un Etat islamique, les violences ont récemment fait des dizaines de morts à Abuja avec plusieurs attentats à la voiture piégée. Mais ce rapt des 223 est de trop. En franchissant cette ligne, Boko Haram a signé son arrêt de mort. Désormais le temps est compté pour le chef du groupe armé, Abubakar Shekau, et sa bande d'assassins, de pilleurs, de violeurs et de lâches.