Les groupes terroristes qui sévissent dans la région sahélo-saharienne font désormais cause commune avec les partisans du séparatisme comme en témoigne l'engagement actif de pas moins de cent membres du "polisario" au sein d'Al-Qaeda dans le Maghreb Islamique (AQMI) et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), a mis en garde, lundi à Washington, le Délégué général de l'Administration pénitentiaire et de la réinsertion, M. Mohamed Salah Tamek. "Cette alliance est d'autant plus alarmante que les réseaux d'AQMI et du Mujao ont pris une si grande envergure qu'ils touchent aujourd'hui le groupe terroriste Boko Haram au Nigeria, qui vient de kidnapper plus de deux cents fillettes, et celui des Chabab en Somalie, qui a revendiqué l'attentat contre un grand centre commercial à Nairobi en 2013", a souligné M. Tamek lors d'une conférence organisée par le think tank américain "The Washington Institute for Near East Policy" sur le thème : "L'approche du Maroc en matière de lutte contre l'extrémisme violent". Il a, dans ce cadre, plaidé pour une action internationale plus aboutie en matière de lutte anti-terroriste en veillant à ce que les différentes franchises locales d'Al-Qaeda ne mettent à profit les soubresauts nés du "printemps arabe" pour s'implanter dans les pays de la région, et en s'engageant de manière résolue dans la promotion de la démocratie et des mouvements modernistes. M. Tamek a, dans ce cadre, insisté sur la nécessité de procéder à un recalibrage des politiques éducatives et religieuses à travers une approche modérée et tolérante, à élargir les réglementations et législations relatives à la lutte contre toutes les formes de soutien financier au terrorisme et à intensifier la coopération technique aux plans régional et international de manière à inclure la logistique, l'échange de renseignements et la formation des forces spéciales. Mohamed Salah Tamek, qui co-préside le groupe de travail "Sécurité" du Dialogue stratégique Maroc-Etats Unis, a, dans ce cadre, mis en avant l'"engagement concret" du Maroc, sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à promouvoir la coopération en matière de lutte anti-terroriste avec les pays de la sous-région afin d'épargner toute "métastase" au Sahel. Cette approche, a-t-il rappelé, a été mise en exergue dans le discours que Sa Majesté le Roi avait prononcé lors de la cérémonie d'investiture officielle du Président malien, Ibrahim Boubacar Keita, le 19 septembre 2013, et dans lequel le Souverain a plaidé pour une coopération économique sud-sud mutuellement bénéfique. Parmi les volets de cette coopération vertueuse, a poursuivi M. Tamek, figure la coopération en matière religieuse avec le Mali à travers notamment la formation au Maroc de pas moins de 500 imams maliens, en faisant observer que d'autres pays comme la Côte d'Ivoire, le Niger, la Libye, la Tunisie et la Guinée Conakry ont sollicité le concours du Royaume pour faire bénéficier leurs imams d'une telle formation.