« La Côte d'Ivoire est une grande nation. Face à ces actes, le peuple ivoirien uni ne se laissera pas intimider ». C'est en ces termes qu'Alassane Ouattara, président de la Côte d'Ivoire, s'est adressé à ses concitoyens après l'attaque barbare perpétrée par un commando de terroristes à la station balnéaire de Grand-Bassam qui a fait dix-huit morts et quelques 22 blessés. C'était dimanche 13 mars. Malheureusement, avec cette première attaque jihadiste de ce type menée en Côte d'Ivoire, c'est la liste sordide des actes terroristes qui s'allonge en Afrique. On se rappelle déjà de celle de l'hôtel à Sousse (Tunisie) qui a fait 38 morts le 26 juin, revendiquée par le groupe État islamique (EI), des 224 occupants d'un Airbus A321 russe, touristes et membres d'équipage qui ont péri dans un crash. Tout comme les autres attaques en Afrique de l'Ouest visant des lieux fréquentés par des étrangers, à Bamako (20 morts dont 14 étrangers le 20 novembre) et Ouagadougou (20 morts le 15 janvier). A chaque attentat terroriste, l'indignation est totale et les compassions se multiplient. La présence des présidents du Bénin et du Togo (Boni Yayi et Faure Gnassingbé) en Côte d'Ivoire en est la parfaite illustration sans oublier aussi celle des ministres français des Affaires étrangères et de l'Intérieur, Jean-Marc Ayrault et Bernard Cazeneuve, qui sont arrivés mardi à Abidjan pour témoigner de la solidarité de Paris avec le peuple ivoirien dans la lutte contre les jihadistes. Par cet acte ignoble Aqmi, qui a revendiqué l'attentat, entend ainsi faire pays à la Côte d'Ivoire qui est un allié historique de la France en Afrique. D'autant plus qu'Abidjan participe à la force de l'ONU déployée au Mali (Minusma) et près de 600 militaires français sont stationnés dans quatre bases dans les environs d'Abidjan. Une grosse partie de ces troupes sont chargées des opérations de logistique pour Barkhane. Il apparait clair que sans l'implication totale de la population, la lutte contre le terrorisme sera difficile a mené. Car dans chaque attentat, les terroristes bénéficient d'une complicité interne. Des nationaux qui guident aident ces islamistes à perpétrer leur forfaiture. Les dirigeants et autres responsables doivent s'investir dans la sensibilisation pour dénoncer tout élément suspect. Autrement, avec les frontières poreuses, la pauvreté, la corruption et le chômage endémique des jeunes, les terrorismes continueront de sévir. Alors tous à l'unisson contre l'intolérance islamiste.