* Les investissements britanniques représentent 4,7% des investissements totaux. * Le Plan Emergence est un excellent moyen pour présenter les opportunités d'investissement au Maroc. Finances News Hebdo : En tant que président de lInstitut Marocain des Relations Internationales, quelle appréciation faites-vous des relations Maroc/Grande-Bretagne et quel bilan faites-vous desdites relations au cours des trois dernières années ? Jawad Kerdoudi : Les relations entre le Maroc et la Grande-Bretagne demeurent modestes aussi bien pour les échanges commerciaux que les investissements et le tourisme. Les exportations marocaines vers la Grande-Bretagne tournent autour de 6,5 milliards de DH et représentent 7,7% de nos exportations totales. Les importations marocaines en provenance de Grande-Bretagne sétablissent à 5 milliards de DH et représentent 3,3% de nos importations totales. Les investissements britanniques au Maroc ne dépassent pas 400 millions de DH et représentent environ 4,7% des investissements totaux. Quant aux recettes du tourisme en provenance de Grande-Bretagne, elles sont de l'ordre de 1,6 milliard de DH et représentent 6% des recettes totales du tourisme. Malgré la modestie de ces chiffres, la Grande-Bretagne se positionne comme notre 3ème client, notre 4ème pourvoyeur de touristes et notre 9ème fournisseur. C'est donc un marché à ne pas négliger. F. N. H. : La balance commerciale du Maroc avec la Grande-Bretagne est excédentaire en faveur du Maroc. Quelles sont les contraintes qui empêchent les Britanniques découler leurs produits sur le marché marocain ? J. K. : D'une façon plus générale, les relations entre le Maroc et la Grande-Bretagne sont faibles pour plusieurs raisons. Il n'y a pas la relation historique qui a existé entre le Maroc, d'une part, la France et l'Espagne d'autre part. L'obstacle de la langue est sérieux, car peu de Marocains pratiquent couramment l'anglais. Il faut reconnaître également que la culture anglaise est assez différente de la nôtre. Sur le plan humain, l'obstacle du visa exigé par l'Angleterre, qui ne fait pas partie de l'espace Schengen, ne favorise pas les échanges. Il faut donc multiplier les efforts de part et d'autre pour renforcer les relations entre les deux pays. L'Angleterre manifeste depuis l'année dernière un intérêt particulier pour le Maroc et a multiplié les initiatives vis-à-vis de notre pays. Je suis persuadé que grâce à ces efforts, l'Angleterre pourra écouler davantage de produits vers notre pays et équilibrer sa balance commerciale. F. N. H. : Avec la signature des accords de libre-échange, le Maroc devient une plate-forme incontournable. Ne pensez-vous pas que cela puisse insuffler une nouvelle dynamique à ces relations ? J. K. : Effectivement, le Maroc, avec la signature de nombreux accords de libre-échange, pourrait devenir une plate-forme de production et d'exportation de l'Angleterre, notamment vis-à-vis des pays arabes. Mais pour cela, il faut que les entreprises britanniques trouvent intérêt à investir dans le Royaume. Un grand effort de promotion de notre pays devrait être entrepris sur le marché anglais, car les opportunités que présente le Maroc sont encore peu connues sur ce marché. F. N. H. : Quelles sont les opportunités offertes qui pourraient encourager les Britanniques à venir investir au Maroc ? J. K. : Le Plan Emergence est un excellent moyen pour présenter les opportunités d'investissement au Maroc. Je pense que des secteurs comme l'automobile, l'aéronautique et l'électronique pourraient attirer les investissements britanniques. L'offshoring pourrait également présenter une opportunité intéressante, si notre pays fait l'effort nécessaire pour l'apprentissage de la langue anglaise. Sans oublier le tourisme qui présente d'énormes possibilités dans le cadre de la Vision 2010.