Dans un rapport publié récemment, le CDVM met en exergue certaines insuffisances liées à la communication financière des émetteurs. Si le gendarme de la Bourse se félicite que la grande majorité des émetteurs respecte la réglementation sur la publication de l'information financière, il estime que des efforts restent à faire sur le plan qualitatif. Le CDVM vient de publier un rapport sur les «pratiques de la communication financière des émetteurs» couvrant les deux exercices 2012 et 2013. Le but de cette étude est d'évaluer la qualité de la communication financière des émetteurs faisant appel à l'épargne, et de les inciter à adopter «une démarche d'excellence» en la matière. Les émetteurs étudiés (qui représentent 88% des émetteurs de la place) respectent, dans leur très grande majorité, les délais de publication annuels et semestriels, ainsi que les règles relatives à l'exhaustivité de l'information. Ces délais ont même tendance à se raccourcir de plusieurs jours. Sur les deux dernières années, seuls trois émetteurs ont dépassé le délai légal de publication et ont fait l'objet de sanctions pécuniaires. De même, seuls 4% des émetteurs ont enregistré des omissions au niveau des états publiés. Il s'agit principalement d'omissions portant sur le périmètre de consolidation et sur l'attestation d'examen limité des commissaires aux comptes. Néanmoins, sur le plan qualitatif, le jugement du CDVM est plus sévère. Il a relevé certains aspects de la communication financière qui gagneraient à être améliorés. C'est le cas notamment de la sélection des annexes et de l'information extra comptable accompagnant les résultats qui doivent être plus significatives pour une meilleure compréhension des comptes. Il en est de même pour les commentaires des résultats. Le CDVM estime que 70% de ces derniers présentent «un intérêt que l'on peut qualifier de moyen», et que seuls 14% apportent une réelle valeur ajoutée au lecteur. Le gendarme de la Bourse ne manque pas d'ailleurs d'épingler les sociétés qui publient des graphiques ou des illustrations qui «ne respectent pas les critères d'objectivité en termes d'unité d'échelle pouvant induire en erreur un lecteur non avisé». Le CDVM a également procédé à une analyse des rapports de gestion portant sur 56 sociétés cotées. Il déplore que «les rapports de gestion analysés ne soient pas exhaustifs, se focalisant principalement sur la situation financière de la société et l'analyse de l'activité». Par ailleurs, 30% de ces rapports ne contiennent aucune perspective d'avenir, et 22% d'entre eux devant commenter la situation des filiales se sont limités à présenter l'état des participations ou le périmètre de consolidation. Concernant l'information importante, le CDVM a relevé certains «manquements» dans le contenu des communiqués de presse : publication tardive et absence d'estimation des écarts pour les profits warning, ou encore la non-concordance entre l'ordre du jour et les projets de résolution pour les avis de convocation. Enfin, le CDVM encourage «vivement» les réunions de présentation des résultats et incite les émetteurs à publier l'information suffisamment avant la réunion pour permettre aux analystes d'en apprécier le contenu et de cibler les aspects importants. Le pourcentage de sociétés ayant organisé des conférences de présentation des résultats annuels a baissé d'environ 22% au cours de la période.