Pour sûr, on avance mais quelques ratés persistent. C'est ce qui se dégage du bilan que vient de publier le CDVM sur la pratique de la communication financière par les sociétés cotées à la Bourse de Casablanca. Les données dévoilées par le gendarme boursier laissent, d'abord, apparaître que les retards de publication font désormais partie du passé. En effet, l'intégralité de la cote a respecté le délai de publication légal (3 mois après la clôture des comptes), que ce soit au titre de la salve des publications annuelles 2009 ou, encore, lors des dernières communications semestrielles de 2010, alors que des retards étaient constatés en 2007 et 2008. Néanmoins, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à s'y prendre à la dernière minute. En effet, 64% des sociétés ont attendu le dernier jour du délai réglementaire de publication, alors que cette part n'était que de 26% et 45%, respectivement en 2007 et 2008. Qu'en est-il maintenant de la pertinence de ces publications? Deux critères sont considérés par le CDVM pour évaluer cet aspect: l'exhaustivité et la qualité. Sur le premier plan, il apparaît, dans l'ensemble, que les sociétés procèdent à des publications conformes, toutefois, quelques manquements persistent. Que sont-ils? En 2007, l'erreur la plus répandue était le non-respect de la comparabilité (en d'autres termes, on compare l'incomparable). De fait, pour cette dernière année, 40 des 42 irrégularités constatées se rapportaient au non-respect de la comparabilité (la différence se rapporte à la conformité de l'attestation du commissaire aux comptes), ce que le CDVM justifie par une divergence d'interprétation de la notion de comparabilité auprès de certaines sociétés de petite taille. Tout en notant que le nombre d'irrégularités totales sur le plan de l'exhaustivité a été divisé par deux sur les deux dernières années, il est observé qu'une nouvelle erreur fait son apparition. Il s'agit de la non-publication du périmètre de consolidation, qui compte pour près de la moitié des irrégularités relevées en 2009, ce qui du reste se comprend au vu de l'initiation encore récente des entreprises cotées aux normes IFRS. Pour ce qui est de la qualité des publications financières, les irrégularités relevées en 2009 (une trentaine au total) renvoient par ordre d'importance aux réserves et/ou observations des commissaires aux comptes qui manquent de clarté, aux écarts significatifs entre les prévisions et les réalisations et, enfin, à la non-explication des variations importantes de certains postes. Par ailleurs, il est constaté une insuffisance de l'information contenue dans les notes explicatives pour les entreprises publiant des comptes consolidés. À la décharge des sociétés cotées, le CDVM précise que «ces insuffisances sont souvent imputées au support de publication (Journal d'annonces légales) qui constitue un véritable handicap au respect de l'exhaustivité de l'information exigée par les IFRS». Face à cette réalité, et en dépit d'une bonne volonté d'ensemble, il apparaît que le CDVM doit encore déployer des efforts de sensibilisation.