La question revient comme un refrain. A la Bourse de Casablanca, la grande majorité des émetteurs tardent encore à se mettre au diapason des meilleures pratiques en matière de communication financière. C'est, en tout cas, le constat établi par le CDVM, autorité de marché, dont la mission ne se limite pas uniquement au contrôle des données chiffrées des entreprises mais inclut aussi dans son analyse les informations relatives aux émetteurs, aux notes de recherche des analystes... Dans son dernier rapport, le gendarme de la Place a relevé (ce n'est pas la première fois), qu'en matière de publication des comptes, les émetteurs, en grande partie, attendent toujours la dernière minute. Pas seulement. Le CDVM a constaté qu'en dépit des obligations d'information, il y a encore des émetteurs qui ne publient leurs rapports annuels qu'après le délai prescrit. L'autorité de marché, dont la mission fondamentale et de promouvoir la qualité de l'information financière et garantir le bon fonctionnement du marché, précise qu'en 2011 la moitié des émetteurs ou entreprises faisant appel public à l'épargne ont attendu le dernier jour du délai réglementaire pour publier leurs comptes. Petite amélioration, si l'on veut, puisque ils étaient plus de 80% en 2010. Un autre élément relevé par le CDVM, c'est le non respect de l'exhaustivité de l'information financière. Plus qu'une tare, une défaillance qui ne permet guère de refléter fidèlement l'image comptable de l'entreprise. Selon le CDVM, l'information financière à publier doit garantir au public (investisseurs et épargnants petits porteurs) un minimum de données chiffrées sur les performances opérationnelles et financières de l'émetteur. En 2011, le CDVM a constaté que 8% des émetteurs ont enregistré de nombreuses omissions. Ces émetteurs n'ont pas publié, entre autres, l'attestation ou le rapport des commissaires aux comptes ; le périmètre de consolidation ; le tableau des titres de participation ; l'état des dérogations comptables... Selon le CDVM, les commissaires aux comptes de 26 émetteurs ont formulé des réserves et/ou observations sur les états financiers publiés, contre 24 au titre de l'exercice 2010. Les commissaires aux comptes de ces émetteurs, déclarent généralement ne pas être en mesure de se prononcer sur le dénouement des contentieux d'ordre fiscal ,de l'état des passifs... 14 émetteurs en 2011, contre 13 en 2010, ont enregistré des variations significatives de leurs résultats rompant avec l'historique de leurs réalisations, dont 11 ont publié des profits warning avisant le public des contreperformances attendues en précisant les causes et les perspectives d'avenir.