Une seconde licence à un nouveau crédit bureau vient d'être attribuée par la Banque centrale. Sa mise en service est prévue pour 2015. La protection du consommateur sera au centre du dispositif. ‘‘La Banque centrale a attribué une seconde licence à un nouveau crédit bureau, dont la mise en service interviendra courant 2015, et ce dans l'objectif de diversifier l'offre de services et de réduire le coût de ces prestations». C'est ce qu'a annoncé Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, lors de son allocution d'ouverture du 5ème séminaire international sur les infrastructures financières et la gestion du risque crédit organisé à Rabat. 5 ans donc après la mise en place du premier crédit bureau grâce aux recommandations de la SFI, BAM cherche à consolider et à améliorer l'information financière, tout en mettant en concurrence des opérateurs privés. Ce séminaire aura été aussi l'occasion de faire un premier bilan de l'activité du premier crédit bureau, dont la licence avait été octroyée à la société Experian Maroc. Il compte en 2014 près de 5 millions de clients, dont 200.000 entreprises, contre seulement 3 millions en 2010. Sa base de données compte plus de 10 millions de contrats crédit représentant 93% de l'encours global des crédits distribués. Par ailleurs à fin 2013, le nombre de consultations se hissait à 1,3 million de consultations contre seulement 360.000 en 2010, soit une moyenne de 6.000 consultations par jour. Les banques représentent 42% de ces consultations, les sociétés de financement 43% et les Associations de microcrédit (AMC) 15%. Signalons aussi que les consommateurs peuvent également consulter leur rapport de solvabilité auprès du crédit bureau, et ce gratuitement (une fois par an). Ils ont la possibilité de formuler une réclamation en cas de contestation d'une information les concernant et qu'ils jugeraient erronée. BAM rappelle qu'elle veillera au strict respect de la réglementation en vigueur en matière de protection des données personnelles. Trois principes sont ainsi mis en exergue : le droit du consommateur à l'accès à l'information, le droit de contestation, ainsi que celui à l'oubli. Refonte du droit des sûretés mobilières D'autres annonces ont été faites au cours de ce séminaire par Abdellatif Jouahri. Il y a celle qui concerne la refonte du droit des sûretés mobilières : il s'agit de permettre aux PME d'utiliser les biens mobiliers comme garantie et de faciliter leur acceptation par les banques. Une seconde disposition vise à mettre en place un registre de garanties favorisant la centralisation des informations concernant les biens donnés en garantie par les emprunteurs. Enfin, pour 2015, BAM prévoit la mise en service de deux projets importants : l'un concerne la mise à la disposition du système bancaire d'un outil d'aide à l'appréciation du risque relatif aux impayés sur les lettres de change normalisées (LCN), et l'autre porte sur l'accès par les commerçants à la centrale des chèques irréguliers .