L'élevage est une activité majeure de l'agriculture nationale. Il se place en pole position des secteurs-clés générant un chiffre d'affaires de près de 35 milliards de DH par an et représentant plus de 44% du chiffre d'affaires agricole. Ses effets sur la création de l'emploi dans le milieu rural ne sont plus à démontrer, sans compter les milliers de postes de travail créés dans l'aval agricole. Plus de 80% des fellahs pratiquent l'élevage du fait que c'est un secteur qui continue d'assurer une conséquente marge en plus de fournir une assurance pour les exploitants. Les filières ovine, bovine, caprine et avicole sont les plus présentes. Cela s'explique par les traditions pastorales du Maroc dictées par l'environnement semi-aride du pays. D'autres filières, malgré leur faible participation dans le PIB agricole, ont une place prépondérante. Il s'agit notamment de la pisciculture, l'élevage équin ou celui des lapins. La deuxième édition du Salon international de l'élevage qui est organisée cette semaine dans la région de Tadla-Azilal est l'occasion idoine pour débattre de la situation du secteur. Outre les éleveurs petits ou grands, l'événement regroupera également des experts qui vont animer des conférences thématiques. Il est question de converger les points de vue des différents intervenants, des professionnels, des spécialistes et des officiels. L'idée est de pointer du doigt les différentes problématiques rencontrées le long de la chaîne de valeur pour proposer les solutions qui s'imposent. L'élevage représente un intérêt confirmé pour les deux piliers du Plan Maroc Vert (PMV) du fait que c'est l'activité qui a donné le plus de résultats tangibles au niveau de l'agrégation et aussi de l'agriculture solidaire. Ainsi, le PMV a-t-il donné un nouveau souffle aux coopératives d'éleveurs que ce soit en matière de production de lait, de ses dérivés ou de viande. Ces regroupements ont permis aux exploitants de maîtriser leurs charges d'exploitation et de vendre leurs produits dans de bonnes conditions de commercialisation ou de conservation. Mais le nombre de ces coopératives reste insuffisant comparativement aux potentialités du secteur. Leur développement permettra de vulgariser les techniques modernes de production, de diffuser les bonnes pratiques et d'appliquer la stratégie nationale dédiée. L'encadrement de proximité des petits éleveurs et l'organisation de journées de sensibilisation sont d'un apport capital pour hausser le niveau d'exploitation. Les fellahs marocains ont montré, et ce à différents niveaux, qu'ils sont capables d'être plus productifs si les conditions requises sont réunies. Le PMV a fixé des objectifs ambitieux et prévu des programmes et des actions spécifiques à chaque filière, selon une approche intégrée et globale. Mais il y a des contraintes qui perturbent la réalisation de certains projets. Ces handicaps ne sont pas nécessairement liés au caractère agricole mais ont trait au foncier, au financement, à la commercialisation...