Dans le conflit israélo-palestinien l'histoire se répète, avec Gaza comme cible privilégiée. Une première agression israélienne contre Gaza a eu lieu en 2008, suivie d'une seconde en 2012. Et voilà une troisième qui a été déclenchée le 8 juillet 2014 sous forme de raids aériens, de bombardements maritimes, et une opération terrestre qui a débuté le 17 juillet 2014. Au terme de 14 jours de l'agression, le bilan est lourd du côté palestinien : plus de 500 morts et des milliers de blessés pour la plupart des civils hommes, femmes et enfants. Bilan très disproportionné si l'on considère que les Israéliens n'ont eu que 18 morts. Devant cette situation dramatique, on ne peut que déplorer le comportement de la communauté internationale, et particulièrement de l'Occident et du reste du monde qui est pratiquement inaudible. Le président français Hollande, qui dès 2013 avait déclaré «son amour à Israël», a exprimé lors de cette nouvelle agression israélienne la solidarité de la France face aux tirs en provenance de Gaza, et a ajouté qu'il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population. Aucun mot de sa part pour les victimes palestiniennes. Alors que l'agression israélienne contre Gaza a débuté le 8 juillet, le ministre français des Affaires étrangères ne s'est rendu en Israël que le 19 juillet pour réclamer en vain un cessez-le-feu. Le Royaume-Uni s'est rangé également du côté d'Israël en affirment par la voix de son ministre des Affaires étrangères qu'Israël a le droit de se défendre. Idem pour Angela Merkel du fait que l'Allemagne après le massacre effrayant de 6 millions de juifs par le régime hitlérien ne peut se permettre de critiquer l'Etat hébreu. Enfin comme à son accoutumée, le Président Obama a apporté également son soutien à Israël, en déplorant cependant du bout des lèvres le risque d'une escalade des violences et perte davantage de vies innocentes. On ne peut que souligner l'attitude partiale de l'Occident dans le conflit israélo-palestinien, alors qu'il a une responsabilité principale dans ce qui arrive actuellement. Doit-on rappeler tout d'abord que ce fût en 1917 la Déclaration de Balfour, ministre britannique des Affaires étrangères qui a encouragé la création d'un foyer juif en Palestine, terre qui n'était pas vierge mais habitée par des Arabes. Ce fût ensuite le soutien inconditionnel des Etats-Unis à l'Etat d'Israël depuis sa proclamation en 1948 du fait d'un lobby pro-israélien extrêmement puissant. Doit-on rappeler l'agression tripartite France - Grande Bretagne - Israël contre l'Egypte en 1956 suite à la nationalisation du Canal de Suez par le Président Jamal Abdel Nasser. Doit-on enfin rappeler l'aide substantielle de la France à Israël pour l'acquisition de l'arme atomique, en lui livrant un réacteur nucléaire de 24 mégawatts et en participant à la construction du site nucléaire israélien Dimona en 1958. Pourtant une solution pour résoudre définitivement le conflit israélo-palestinien existe. Il s'agit de la création d'un Etat palestinien viable vivant côté à côte avec Israël. On a cependant l'impression que depuis la prise de pouvoir par Netanyahu et sa coalition avec les partis extrémistes que l'Etat hébreu ne cherche pas la paix, mais veut maintenir le statu quo pour ne pas rendre les territoires occupés, ni accepter de sacrifice concernant le statut de Jérusalem et le retour d'une partie des immigrés palestiniens. D'où cette revendication du gouvernement israélien de la reconnaissance par les Etats arabes d'Israël en tant qu'Etat juif, et son refus d'entamer toute discussion avec le Hamas qu'il traite d'organisation terroriste. Le gouvernement israélien doit comprendre que seule la négociation pour la création d'un état palestinien viable peut lui assurer une paix définitive. Le Hamas n'est pas un obstacle à la paix, car si Mahmoud Abbas obtient des résultats concrets, il peut convaincre le Hamas d'adhérer à l'accord de paix. En conclusion, pour parvenir à une paix définitive, l'Occident, qui en a la seule capacité doit convaincre Israël de changer sa politique vis-à-vis des Palestiniens. Mais cela ne peut pas se faire en soutenant le gouvernement actuel israélien qui ne cherche pas la paix, mais en menaçant de prendre des sanctions concrètes contre son Etat. L'Union européenne pourrait par exemple suspendre son accord d'association avec Israël et les Etats-Unis réduire ou supprimer son aide militaire et financière.