Nouveau logo, nouvelle identité visuelle, nouvelle stratégie : 17 ans après sa créa-tion, Maroclear entame un tournant décisif de son histoire. Fathia Bennis, PDG de Maroclear, dévoile les ambitions et le rôle que compte jouer le dépositaire central à l'avenir. Ce changement inter-vient à un moment important puisqu'il coïncide avec l'ambi-tion de faire de Casablanca une plateforme financière régionale de premier plan entre l'Europe et l'Afrique. Ainsi, après avoir fait de Maroclear un acteur incontournable du marché financier, il est temps pour le dépositaire central de se lan-cer dans un ambitieux plan de développement. C'est une évolution logique des choses qui veut que lorsqu'on atteint un objectif, il faut trou-ver de nouveaux challenges. Depuis 1998, Maroclear s'est attaché à remplir son contrat de départ : dématérialisation des titres et leur conservation, gestion de la circulation des titres de compte à compte et administration de ces titres. C'est chose faite à en croire F. Bennis. Pour elle, et grâce à des années d'efforts, «nous avons pu asseoir un dépo-sitaire central qui contribue efficacement au bon fonction-nement du marché national». Elle ajoute «nous avons mas-sivement investi pour que les opérations se passent dans la transparence et la sécu-rité la plus totale». L'objectif de répondre aux meilleurs standards internationaux a été atteint, et aujourd'hui Maroclear offre des services de qualité avec des degrés de sécurité, d'efficacité et de fiabilité très élevés, selon des enquêtes menées auprès des opérateurs. Pour bien marquer les esprits sur le caractère désormais incontournable de son institution, elle use d'une analogie qui peut paraître sur-prenante : «Nous sommes en quelque sorte la banque cen-trale des marchés financiers. Mais ce n'est plus suffisant» affirme-t-elle. «Notre ambi-tion est désormais beaucoup plus grande avec CFC. Notre volonté n'est pas de faire de Maroclear une entreprise modèle capable d'accompa-gner le changement, mais aussi une structure proactive capable de jouer le rôle de locomotive et de tirer l'en-semble de la place vers les meilleurs standards. Aussi, en plus des atouts humains et techniques que nous continue-rons à développer, nous avons mis en place une stratégie de développement qui couvre les prochaines années». Cette stratégie comporte entre autres, le fait de s'aligner sur les meilleurs standards internationaux pour attirer les investisseurs étrangers, car le marché marocain est de petite taille. L'idée est de renforcer davantage la résilience des systèmes d'information et sur-tout de développer d'autres services. Car les investisseurs étrangers sont très friands en contenu de services. Car c'est dans le contenu de services que se trouve le nerf de la guerre des mar-chés financiers, comme l'explique un manager chez Maroclear : «Nous sommes sur une activité B2B en tant que prestataires de services. Accompagner cette straté-gie nationale de hub finan-cier, c'est avoir un contenu de services riches et variés, répondant aux besoins des investisseurs. Il y a un engouement pour l'Afrique, mais le pays qui en profitera est celui qui offrira les meilleurs services». Parmi les services sur les-quels travaille Maroclear, citons le paiement direct qui doit permettre aux investis-seurs un règlement de leurs opérations, de Bons de Trésor par exemple, le jour même du dénouement sans passer par le mécanisme du coupon. Citons également la constitu-tion d'une nouvelle plateforme OPCVM, en collaboration avec le GPBM et l'ASFIM, pour d'une part élargir la base des investisseurs et d'autre part faire en sorte que le système de distribution des OPCVM ne soit plus cantonné au système bancaire. Un autre volet de cette stra-tégie, et non des moindres, réside dans la volonté d'ame-ner les entreprises non cotées à dématérialiser leurs titres et d'ouvrir des comptes chez le dépositaire central, engen-drant pour ces entreprises des bénéfices en coût et en orga-nisation considérable. Sans compter que cela pourrait être une étape importante pour les amener à envisager une intro-duction en bourse. Les annonces officielles rela-tives à ces projets seront annoncées dans les prochains mois, une fois les décisions entérinées par le conseil d'ad-ministration.