En plus de la réorganisation, priorité au renforcement des moyens humains et des infrastructures techniques. La capitalisation admise à Maroclear à fin 2011 s'élève à plus de 1.215 milliards de dirhams, soit une progression de 12,3%. ν Les détails avec Fathia Bennis, PDG de Maroclear. • Finances News Hebdo : Globalement, comment s'est comportée l'activité de Maroclear au terme de l'exercice 2011? • Fathia Bennis : Les marchés financiers fonctionnent sur un principe de vases communicants, de manière générale les reculs sur le marché boursier se traduisent par une augmentation du marché de la dette. Dans notre cas, Maroclear assure la conservation d'une large variété d'instruments allant des actions et obligations cotées, en passant par les obligations privées, bons du Trésor et autres titres de créances négociables ou encore des parts d'organismes de placement collectif en valeurs mobilières. Cette diversification permet à Maroclear de disposer d'une assise stable permettant ainsi d'amortir les fluctuations d'un compartiment à un autre. A titre d'illustration, notre capitalisation admise a augmenté de 12 % en global par rapport à fin 2010, sachant que certains compartiments auraient cédé sur la même période plus de 60 milliards de dirhams. Il est à signaler que l'année 2011 a été pour Maroclear une année charnière et fait suite à l'implémentation d'une plate-forme de dernière génération qui a permis une mise à niveau des services offerts à la communauté financière. Pour rappel, l'exercice 2011 a été essentiellement mis à profit pour le renforcement de nos moyens humains et organisationnels. Il est important de rappeler que les actions de Maroclear visant à mettre aux meilleurs standards les pratiques de marché, gage d'une meilleure ouverture de notre place sur son environnement régional, gagneraient a été soutenues. Ces actions devront impérativement être accompagnées, nous le souhaitons, par une réorganisation de Maroclear et par le renforcement de ses moyens humains et de ses infrastructures techniques garantissant la pérennité à terme des services qu'il offre. • F. N. H. : Comment appréciez-vous l'évolution du marché boursier et quel est l'impact de la baisse des indices sur les actifs déposés chez Maroclear en terme de capitalisation? • F. B. : L'année 2011 a été sans nul doute marquée par une grande inconstance des indicateurs boursiers et une tendance en recul de la capitalisation. Ce recul de la capitalisation boursière est d'autant singulier qu'il n'est pas étroitement lié à une contre-performance des valeurs cotées, qui continuent à afficher un certain dynamisme et des résultats en progression. En première analyse, il semblerait que le contexte mondial qui a dominé durant le second semestre de l'année 2011 a créé un climat d'incertitudes et a conduit à des mouvements erratiques. Certaines valeurs cotées ont alterné des rebonds et des corrections. C'est là un phénomène assez peu courant pour des valeurs d'aussi bonne qualité. Il apparaît dès lors que les investisseurs sur la place n'ont pas été suffisamment opportunistes et auraient beaucoup anticipé un ralentissement de la conjoncture en 2011. Toutefois, au moindre signal positif, ces derniers seraient intéressés à revenir sur des secteurs susceptibles de connaître un rebond significatif. Nous restons raisonnablement optimistes à moyen terme sur le développement du marché financier et plus spécialement le marché boursier. En effet, bien que certains secteurs aient connu un léger ralentissement de leur activité, les derniers résultats publiés sont plus que positifs. Pour revenir à Maroclear, son activité a connu une quasi-stagnation. Cet état s'explique par un net recul des transactions boursières contre une augmentation importante des admissions d'instruments de taux et des transactions sur ces instruments, notamment les Repo's. Il est à signaler que le succès du module Repo's mis en place dans le cadre de la nouvelle plate-forme et qui représente aujourd'hui plus de 90% des volumes dénoués quotidiennement par Maroclear, s'élève à plus de 33 milliards de dirhams. • F. N. H. : Quelle est la part des actions dans le total des actifs gérés chez Maroclear ? • F. B. : La capitalisation admise à Maroclear à fin 2011 s'élève à plus de 1.215 milliards de dirhams, soit une progression de 12,3% par rapport à l'année 2010. Toutefois, cette augmentation masque une baisse de capitalisation boursière qui passe à 520,5 milliards de dirhams en 2011, contre 581 Mds de DH en 2010 et une progression importante des obligations, titres de créances négociables et bons du Trésor. Il est à noter une légère progression de l'encours des OPCVM : 225 milliards de dirhams en 2011 contre 218 milliards de dirhams en 2010, essentiellement due aux OPCVM monétaires et obligataires. • F. N. H. : Et par conséquent, comment s'est comporté le nombre de transactions en 2011 et à fin mars 2012 sur cette catégorie d'actifs? • F. B. : Le nombre de mouvements dénoués par Maroclear a baissé de 21%; il passe de 4.189 à 3.299 en moyenne quotidienne. Toutefois, la moyenne quotidienne des capitaux dénoués s'est accrue de plus de 20%. La moyenne quotidienne des montants échangés sur le marché de gré à gré enregistre une légère baisse par rapport à 2010 : elle est passée de 4,9 à 4,6 milliards de dirhams. La moyenne quotidienne des flux dénoués par Maroclear dans le cadre de la filière Bourse a enregistré 613 millions de dirhams en 2011, soit une baisse de 54.5% par rapport à 2010. • F. N. H. : Par rapport à CFC, dans quelle mesure êtes-vous impliqués dans ce projet? • F. B. : Maroclear s'inscrit pleinement dans la dynamique créée par le projet Casa Finance City qui, je le rappelle, est un projet de place. Ce projet, structurant pour l'ensemble du secteur des services financiers, est une opportunité pour Maroclear de devenir un acteur régional de référence. • F. N. H. : Vous avez réuni à Fès, il ya quelques jours, des dépositaires centraux de la région Afrique et Moyen-Orient, avec quel objectif ? • F. B. : En effet, Maroclear a accueilli pour la troisième fois la conférence des dépositaires centraux de la région Afrique et Moyen-Orient (AMEDA) à Fès. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre des actions visant à renforcer la coopération entre dépositaires centraux de la région Afrique et Moyen-Orient et a pour but de consolider et de développer les liens de coopération. Il est à signaler que parmi les principaux points à l'ordre du jour figuraient des sujets tels que l'harmonisation des procédures de traitement entre dépositaires, la réflexion sur l'élimination des barrières limitant l'interconnexion entre dépositaires et notamment les aspects juridiques et techniques. Par ailleurs, Maroclear a été choisi pour faire partie du comité des experts constitué par l'AMEDA pour se pencher sur les problématiques de gestion des risques associées aux activités des dépositaires centraux. Dossier réalisé par S. Z. & M. B.