* En deux ans, hausse du chiffre daffaires de plus de 80% et résultat net multiplié par deux. * Démarrage du projet de refonte de loutil de gestion en octobre. Fathïa Bennis, fraîchement promue PDG de Maroclear, répond aux questions de Finances News. Finances News Hebdo : Peut-on avoir une idée des performances réalisées par Maroclear au terme de l'exercice 2006 ? Fathïa Bennis : Le marché boursier de Casablanca connaît depuis quelques années une activité soutenue, boostée notamment par de nombreuses introductions en Bourse, dont certaines ont porté sur des capitalisations relativement importantes comme Ittissalat Al Maghrib ou bien encore Addoha. Ce regain dactivité a bien évidemment eu un impact positif sur lensemble des intervenants, et notamment Maroclear. A titre indicatif, le chiffre daffaires, qui plafonnait en 2004 à 27,5 millions, a augmenté de plus de 80%, pour sétablir à fin 2006 à près de 44 millions de dirhams. Parallèlement, le résultat net de 2006 sest inscrit à 18,5 millions contre un peu plus de 9 millions en 2004. F. N. H. : Le marché boursier connaît depuis quelque temps une certaine effervescence; ce qui, naturellement, profite à Maroclear. Aujourd'hui, disposez-vous de tous les outils nécessaires pour accompagner valablement cette hausse d'activité, en garantissant bien évidemment un certain standard en termes de fiabilité et de sécurité dans le traitement des opérations ? F. B. : Effectivement, le dynamisme affiché par la Bourse de Casablanca depuis quelque temps se traduit notamment par un niveau d'activité très soutenu. Dans un tel contexte, il est du devoir de tous les intervenants du marché de s'assurer que l'organisation et les moyens qu'ils ont mis en place permettent de gérer des volumes de plus en plus importants. Notre stratégie à cet égard est simple mais très efficace, à savoir l'anticipation. Maroclear, a en effet, toujours été doté de moyens et d'outils suffisamment dimensionnés pour traiter convenablement et les volumes de l'instant et les éventuels accroissements d'activité, même dans des proportions significatives. Cette stratégie s'est avérée payante, puisqu'elle a permis d'absorber dans les mêmes conditions de fiabilité et de sécurité un nombre d'opérations de Bourse de plus en plus important (en moyennes quotidiennes : +97% en 2005 et +51% en 2006). Mais au-delà de la progression des moyennes, le dimensionnement assez large de la plate-forme de production de Maroclear a surtout permis de faire face, sans difficulté particulière, à des pics d'activité très élevés comme celui constaté à l'occasion de l'introduction d'IAM et, encore plus récemment, avec l'ouverture de la cotation de CGI où il a fallu traiter sur certaines journées 5 à 6 fois la volumétrie habituelle. F. N. H. : Parmi les grands chantiers de Maroclear, figurent notamment la refonte totale de l'outil de gestion dépositaire central et la mise à niveau du plan de continuité actuel. Où en sont ces deux projets ? F. B. : Tous les chantiers structurants pour Maroclear se déroulent conformément aux plannings initialement tracés. Le projet de refonte totale de l'outil de gestion, dont la signature du contrat avec TATA interviendra incessamment, démarre concrètement en octobre. Nous nous sommes adjoint à cette occasion les services d'un grand cabinet de consulting, à savoir Valyans, qui va accompagner Maroclear dans la mise en uvre de ce projet, y compris pour sa composante Plan de Continuité dActivité (PCA). F. N. H. : En tant qu'experte, pensez-vous que, dans le cadre de son processus de modernisation, le marché boursier a atteint les standards internationaux en terme de transparence, au regard de certains cas de délits d'initié avérés mais non sanctionnés ? F. B. : Il y a tant de pratiques qui peuvent en effet ternir la réputation d'un marché : délit d'initié, diffusion d'informations fausses ou trompeuses, manipulation des cours Face à ces risques, notre place s'est dotée, dès le début de sa modernisation, d'un cadre réglementaire adapté et dispose depuis longtemps, de moyens et de structures permettant au quotidien, une action efficiente de surveillance du bon fonctionnement du marché, de légalité de traitement des investisseurs et de la transparence de linformation quils reçoivent. Mais comme partout ailleurs, et notamment sur une place dynamique comme la nôtre, les infractions peuvent exister. Plutôt qu'un déficit de transparence, cela soulèverait une insuffisance de discipline de la part de certains intervenants.