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Maroclear, une expertise sollicitée
Publié dans Finances news le 19 - 10 - 2006

* Créé en 1997, Maroclear est devenu un acteur incontournable dans le paysage financier du pays.
* Une importante convention d'assistance
a été signée entre Maroclear et la Bourse des Valeurs Moblilières d'Afrique centrale.
En prenant il y a un plus d'un an la direction de Maroclear, en succession au défunt Youssef Allal Al Bakhti, Fathia Bennis ambitionnait de faire de Maroclear une référence pour les autres pays en voie de développement. «Nous avons la possibilité d'être un modèle. La place casablancaise est amenée à grandir. D'autres pays peuvent bénéficier de notre savoir-faire», affirme-t-elle lors d'un entretien accordé à un quotidien de la place à l'aube de sa nomination à la tête de Maroclear.
Chose promise, chose due.
En effet, vendredi dernier une importante convention de coopération et d'assistance a été signée entre Maroclear et la Bourse des valeurs mobilières d'Afrique centrale (BVMAC).
Présidée par Fathallah Oualalou, ministre des Finances et de la Privatisation et Président du conseil d'administration de Maroclear, la cérémonie de signature officielle s'est déroulée au siège de Maroclear à Casablanca en présence de Christian Bongo, Directeur général de la BVMAC, François Banga, ambassadeur de la République du Gabon au Maroc, Abdellatif Bendahane, Directeur des Affaires africaines au ministère des Affaires étrangère et de la Coopération.
Signée conjointement par Fathia Bennis et Christian Bongo, la convention en question prévoit que Maroclear apporte toute l'assistance technique nécessaire à la mise en place et au bon fonctionnement du futur dépositaire central des titres qui sera basé à Libreville et dont le rayon d'action couvre l'ensemble des six pays composant la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Gabon, Congo, Cameroun, Tchad, Guinée Equatoriale).
Concrètement, l'assistance qui sera fournie par Maroclear comporte, selon les déclarations de Fathia Bennis, quatre volets essentiels, à savoir : la formation des cadres ( informaticiens et opérationnels), la fourniture et installation de la plate-forme logicielle de base, l'assistance au démarrage et la maintenance du logiciel Dépositaire Central post-démarrage. Les deux parties ayant retenu comme objectif un démarrage opérationnel du futur Dépositaire Central dès l'année 2007.
Il s'agit là d'une «reconnaissance de toute l'Afrique du savoir-faire de Maroclear», déclare Fathallah Oualalou dans le discours d'ouverture de cette cérémonie. Et d'ajouter : «ce partenariat, fruit d'une sollicitation qui émane d'un pays frère, le Gabon, sera une référence pour les partenariats sud-sud dans la région».
Intérogée par FNH sur les raisons du choix de Maroclear, et non de ses confrères tunisiens ou égyptiens, qui comptent parmi les meilleurs dépositaires du continent, Fathia Bennis a indiqué que «outre les relations privilégiées qu'entretient le Maroc avec les pays de l'Afrique centrale, Maroclear s'est accroché et a su accrocher les responsables de la BVMAC, en mettant en avant son savoir-faire et son expertise en la matière».
Maroclear n'en restera pas à ce stade. Beaucoup de chantiers structurants sont lancés, dont le principal reste le changement de la plate-forme informatique. L'objectif étant de réduire les délais de règlement-livraison en vue de s'aligner sur les standards internationaux, sécuriser encore plus les opérations, répondre aux besoins de BAM dans le cadre du nouveau système de règlement brut des valeurs et traiter les produits dérivés qui seront négociés dans le marché à terme. Ce projet s'inscrit, selon Fathia Bennis, dans une logique d'anticipatin de l'évolution du marché financier marocain.
Depuis 1993, la Bourse de Casablanca vit une seconde jeunesse suite à la promulgation d'un ensemble de textes de lois portant réforme du marché financier et création des cadres réglementaires et techniques indispensables à son émergence.
Cette réforme a été complétée en 1997 par la loi n°35-96 relative à la création d'un dépositaire central (Maroclear) et à l'institution de la dématérialisation des valeurs mobilières.
L'un des nombreux avantages de la dématérialisation est la suppression des coûts et risques liés à la conservation et à la circulation physique des titres. La détention des titres sous forme scripturale permet, en outre, de gérer plus rapidement les mouvements des titres et de traiter les opérations selon des procédures et des règles de gestion normalisées, conformes aux standards internationaux.
À cet égard, Maroclear, dont la direction a été récemment confiée à Fathia Bennis, s'occupe de la conservation des titres financiers (actions, obligations, bons de Trésor, TCN...). Son métier consiste en effet à assurer la sauvegarde de tous les titres qui circulent sur le marché boursier.
Doté de moyens techniques et humains conséquents, Maroclear, qu'on désigne également par l'expression peu courante de « Back officer de la place casablancaise », est une institution importante dans le paysage financier du pays. Maroclear est chargé en effet de :
* assurer la conservation des valeurs mobilières admises à ses opérations, en faciliter la circulation et en simplifier l'administration pour le compte de se affiliés ( banques, sociétés de Bourse, émetteurs...) ;
* administrer les comptes courants de valeurs mobilières ouverts au nom de ses affiliés ;
* opérer tous virements entre les comptes courants sur instruction de ses affiliés ;
* mettre en œuvre toute procédure en vue de faciliter à ses affiliés l'exercice des droits attachés aux titres et l'encaissement des produits qu'ils génèrent ;
* et en définitive, il veille à assurer la codification des valeurs admises à ses opérations.
Les dispositifs mis en place par Maroclear permettent de dénouer toutes transactions sur les valeurs admises à ses opérations selon le fameux principe du règlement contre livraison dans des délais normalisés.
Ainsi, tant pour les négociations de Bourse que pour les transactions de gré à gré, Maroclear est impliqué d'un bout à l'autre dans la phase de post-négociation.
Concrètement, cela se traduit, d'une part, par des flux titres imputés directement sur les comptes que Maroclear conserve et, d'autre part, par des flux espèces correspondants, instruits concomitamment auprès de Bank Al-Maghrib.


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