Malgré la volonté des hautes autorités du pays et de la ville, la métropole accuse toujours des retards importants dans certains domaines. Casablanca aspire à devenir une métro-pole à dimension internationale. La ville connaît un essor démogra-phique, économique et urba-nistique important, mais cette croissance reste mal accom-pagnée par des infrastructures de base et des services publics adéquats. Si le Conseil de la ville a lancé un plan d'urgence pour com-bler les déficits dans certains domaines, il n'en demeure pas moins que des projets struc-turants accusent des retards importants. En effet, le plan d'urgence pour la mise à niveau de Casablanca est déjà lancé. La première phase qui concerne l'année 2014 est marquée par le déploiement d'une enveloppe budgétaire de 2,82 Mds de DH. Vu la limite des ressources de la ville et la grande dimension des chantiers lancés, le ministère de l'Intérieur devrait contribuer à hauteur de 1,16 Md de DH. La métropole doit être dotée d'équipements stratégiques pour hisser son niveau et cela nécessite la contribution de l'administration centrale. C'est un plan imposé par le gouver-nement à la collectivité mais en contrepartie, il lui offre un financement conséquent. Certains projets ont atteint un état d'avancement de plus de 70% comme celui de la rocade Sud. Les méga-projets à l'instar d'Anfa sur plus de 300 ha ou de Wissal nouvel-lement lancé par le Souverain sur le port ont besoin de voiries, d'un réseau d'assainissement et de télécoms qui répondent parfaitement à leurs besoins surtout que ces nouvelles zones regroupent des quartiers d'af-faires ou touristiques. L'aménagement d'une route pour faire transiter les poids lourds vers Zenata n'est pas encore achevé et accuse du retard par rapport au calendrier initial. La nouvelle ville de Zenata qui sera un important pôle éco-nomique permettra d'équilibrer l'architecture de la ville dont la croissance est orientée essen-tiellement vers le Sud, notam-ment dans la région de Dar Bouazza et Bouskoura. Mais ce grand projet qui est piloté par la CDG rencontre différentes contraintes à commencer par l'assainissement de l'assiette foncière. Les opérations d'expropriation prennent du temps et plusieurs personnes concernées n'ont pas accepté le règlement à l'amiable pré-férant la justice du fait que les indemnités accordées sont jugées dérisoires. Au niveau de la lutte contre l'habitant insa-lubre, la métropole enregistre des notes médiocres. Le Grand Casablanca abrite le tiers des bidonvilles recensés au niveau du Royaume. Ainsi, le nombre des ménages conventionnés s'élève à près de 80.000 et est concentré essentiellement dans la commune de Sidi Moumen et Hay Mohammadi. Le coût global de ce programme s'élève à 25 Mds de DH dont 10 Mds de DH au titre de la contri-bution de l'Etat financée par la taxe sur le ciment. Les bidonvilles restent l'un des points noirs de Casablanca. Le Souverain dans son dernier dis-cours devant le Parlement a pointé sévèrement du doigt la mauvaise gouvernance locale à Casablanca. C'est connu de tout le monde. Un business bien organisé que celui des logements de recase-ment. Certains bidonvilles ont vu leur nombre d'habitants doubler en un temps record dépassant largement la moyenne natio-nale. Ce n'est pas un problème d'offre foncière mais plutôt de contrôle de ces populations. C'est le manque de vigilance des autorités locales qui a fait pousser des patelins périphé-riques comme Lahraouyine ou douar Tkalya. Le nombre des bidonvillois ne cesse d'aug-menter, malgré les recense-ments effectués et arrêtés. Le projet de l'Avenue royale est toujours perturbé et ne voit pas le bout du tunnel du fait que les autorités n'arrivent pas à reca-ser l'ensemble de la population ciblée qui a augmenté au fil des ans. «Plus on retarde la réalisation totale du projet, plus le risque de demandeurs de relogement augmente et le coût de l'opé-ration progresse. C'est un syn-drome connu et il faut prendre le taureau par les cornes pour mettre un terme à cette zone noire qui pénalise le paysage de la ville», explique un conseiller de la ville de Casablanca. L'autre point noir que la ville n'arrive pas à résoudre est celui des espaces verts. Les Casablancais sont moins lotis comparativement aux résidents d'autres villes notamment Rabat, Marrakech et Fès. Les différents programmes lancés par la ville ne prévoient pas de projets de grande envergure pour donner un nouveau souffle à la métropole. Les différents chantiers dédiés concernent plutôt l'entretien des parcs et des jardins existants.