Depuis quelques semaines, c'est le calme plat à la Bourse de Casablanca, alors que la période est riche en opérations stratégiques. Le marché ne réagit pas aux annonces majeures et semble glisser petit à petit dans le marasme estival plus tôt que prévu. La période des dividendes ne devrait pas arranger les choses. En avril déjà, le marché prenait légèrement ses bénéfices après un début d'année très prometteur où il avait flirté avec une performance annuelle de 6%. Un trimestre qui était également marqué par un retour timide des investisseurs étrangers. Mais à l'heure où nous mettions sous presse, cette performance est revenue à 3,75% pour l'indice MASI. Le FTSE CSE Morroco 15, quant à lui, affiche une hausse de 5,36% depuis le premier janvier (8% au plus haut). Les volumes sont extrêmement faibles avec des séances à 20 MDH à peine et parfois moins. Des chiffres qui en disent long sur l'intérêt des investisseurs pour le marché. Pourtant, l'actualité est riche depuis quelques semaines. Car aussitôt la période des résultats terminée, le deal tant attendu concernant Maroc Telecom s'est dénoué avec, dans la foulée, l'annonce de plusieurs acquisitions pour le compte de l'opérateur. La notation du Maroc a été revue à la hausse par S&P et les chiffres économiques du pays, s'ils ne s'améliorent pas, ne se dégradent pas non plus. Seulement le marché fait l'autruche face à ces nouvelles. Pour un analyste de la place: «le marché s'attendait à une hausse plus importante avant le début de la période des dividendes qui marque effectivement le début de l'été. Seulement, à une semaine du détachement de l'un des plus importants coupons, celui de Maroc Telecom, le MASI est encore au niveau de février. Ceux qui jouent l'activité des trois premiers mois de l'année se retrouvent piégés». L'attentisme a donc repris son droit. Cette année, beaucoup d'entreprises ont réalisé de la croissance grâce à des éléments exceptionnels. Certains ont fait appel à leur report à nouveau pour distribuer plus ou pour maintenir leurs niveaux de dividendes. Le risque est qu'après le détachement des coupons rien ne retiendra plus les investisseurs, ce qui pourrait accélérer la baisse des cours pendant les «vrais» mois de l'été. Un été qui devrait encore se prolonger davantage cette année du fait que le Ramadan ne coïncidera pas avec le mois d'août. Deux mois d'inactivité sont donc théoriquement au programme. Les analystes partagés Pour les analystes plus axés sur la macroéconomie, les niveaux de valorisations actuels sont corrects et une baisse à court et moyen termes ne semble pas justifiée. Chez les chartistes, c'est une autre histoire. Les analystes de notre partenaire Day By Day Mena estiment que le MASI après avoir dessiné une figure chartiste majeure fin 2013 est maintenant sur une bonne lancée. L'accalmie actuelle ne remettrait pas en cause la dynamique haussière avec une première cible de cours à 9.920 points, suivie de 10.632 pts contre un niveau actuel à 9.456 pts. Chez les analystes d'Upline group, la légère baisse entamée depuis les sommets du mois de mars devrait se poursuivre encore pour atteindre les 9.350 points si le marché arrive à passer sous le seuil des 9.400 pts. A court terme, les analystes d'Upline relèvent l'existence d'une figure chartiste d'hésitation sur le marché. Côté valeurs, c'est toujours Maroc Telecom qui fait la Une et retient les investisseurs en haleine. Le titre qui pèse presque 20% de la capitalisation totale du marché, est actuellement suspendu de la cote suite à la demande du CDVM. Il y a eu en effet dépôt d'un projet d'offre publique concernant la valeur. Les quelques jours avant cette annonce ainsi que la déclaration de la conclusion du deal n'avaient pas été marqués par des volumes ou des mouvements rapides sur le titre. La connaissance du détail de cette offre devrait donc générer de la volatilité dessus. Tout cela à quelques jours du détachement du dividende, un rendez-vous habituel qui crée également de la volatilité sur le titre. De son côté, l'OPV de SNI sur Lesieur devrait injecter l'équivalent en titres de 580 MDH dans le marché. Si les investisseurs institutionnels ne s'empressent pas d'assécher la cote de ces nouveaux titres, cela devrait également créer de la liquidité. L'été avant l'heure ou le calme avant la tempête ? Le retour de Maroc Telecom à la cote et la réaction des investisseurs aux nouvelles annonces serait pour nous un début de réponse.